10 signes pour reconnaître un écolo en soirée

10 signes pour reconnaître un écolo en soirée

Sachez qu’il existe une méthodologie extrêmement rigoureuse pour mettre quelqu’un dans une case... Voici le guide.
19 April 2023
par Vianney Louvet
6 minutes de lecture

Lorsque que vous croisez quelqu’un à une soirée, sachez qu’il existe une méthodologie extrêmement rigoureuse permettant de savoir en quelques minutes si cette personne est écolo ou non. Parce que mettre quelqu’un dans une case, c’est mal mais franchement détendant, on vous propose de suivre le guide ci-dessous avec discipline.

20h03, la soirée commence.

1. Et là, il m’a salutoyé

C’est presque trop facile quand cela commence comme ça. Vous ouvrez la porte, déposez votre manteau sur un pile d’autres manteaux et vous dirigez vers le buffet avec gourmandise. À ce moment-là, un jeune inconnu vous aborde en vous disant “salut !”. Dans ce type de situation il y a de forte chance pour que ce garçon :

  • vote à gauche (ou ne vote plus), 
  • vous tutoie avec une franche camaraderie sans vous demander votre avis,
  • vous demande, après environ deux minutes de conversation, de l'appeler par un surnom chaleureux : “tu peux m’appeler JB”, “tout le monde m’appelle Bibou”. 

C’est ce qu’on appelle le salutoiement. C’est un signe de ralliement qui ne trompe pas chez les écolos. Attention, c’est un critère qui peut aussi caractériser les islamo gauchistes (population grandissante depuis le 14 février 2021)

2. Le neurone du carton

Après vous être rempli de ces petits pains aux lardons (gluten + viande = sûrement pas préparés par un écolo), vous avez commencé à discuter avec un type qui, au moins physiquement, ne ressemblait pas à un écolo : en témoignent sa barbe bien taillée et sa chemise repassée. 

Et puis, vous avez prononcé le mot “Total Energies” en parlant du travail de votre oncle. Et vous l’avez vu faire un petit rictus. Une légère tension au coin de la lèvre que font tous les écolos lorsque l’on active leur “neurone carton”, c’est-à-dire le neurone qui repère les personnes physiques ou morales qu’on aurait envie de ranger dans un petit carton, au fond de leur cave. Faites le test en parlant de Pascal P. et de ses neurones, de Jeff B. et de ses entrepôts, de Bayer et de ses bidons liquides, de Marlboro et de ses petits paquets cancéreux ou encore d’Airbus et de ses armes tellement bien vendues partout dans le monde. Les neurones carton des khmers verts ont du boulot.

3. Le langage corporel de l’écolo désabusé

Quelques personnes sont venues rejoindre votre conversation. La discussion se déplace sur les sujets chauds d’actualité. Là encore, il est aisé de repérer les écolos. Chez ces derniers, il existe une réaction physiologique naturelle qui survient lorsqu’ils apprennent une nouvelle toute pourrie qui leur rappelle à quel point il sont impuissants face au système capitaliste en place. Concrètement c’est un discret “tsss”, un long soupir, ou les yeux au ciel. Les sujets de déclenchement de ces manifestations ne manquent pas : la 5G adoptée sans aucune consultation de la population, le passage (presque) tout en douceur de 62 à 64 ans , les hectares de forêt primaire disparus en une nuit, un parti d’extrême droite qui fait élire 87 députés.

Pour vous donner une idée, voici une fête avec des personnes 100% écolo

22h09, les écolos sont partout.

4. Quand les écolos croient que le monde l’est aussi 

Vous allez prendre l’air dans le petit jardin. Et vous vous amusez en découvrant une autre conversation sur “les actus”. Pour eux, les actus des dernières années ne sont ni le COVID, ni l’Ukraine ou les présidentielles. Leur vision du monde trouve ses sources dans Reporterre et Mr Mondialisation. Pour ce groupe à quelques mètres de vous, la une des dernières années ressemblerait à ça : les marches climat en 2018, l’effondrement en 2019, les grèves pour le climat en 2020, l’artivisme en 2021, la désobéissance civile en 2022, et la convergence des luttes (ou l’intersectionnalité) en 2023. Le monde militant est exactement comme le monde de la mode. Sauf qu’au lieu de suivre un style vestimentaire, il suit un style de militantisme. À chaque année son style d’activisme le plus “tendance”, le plus “efficace”. 

5. “Hhh”, leur interjection préférée

Toujours dans la fraîcheur du printemps et face à ce groupe visiblement 100% écolo, vous assistez à cette touchante scène :
- Une fille, l’air enjoué : Je ne sais pas si vous avez vu le documentaire “Demain” de Cyril Dion ?
- Tous les autres autour d’elle (vraiment tous), confirmant en hochant la tête.
- La fille : Ah.
Silence.
- La fille, murmurant : Hhh. 

 “Hhh” est une interjection fréquente lorsque 3 écolos ou plus discutent ensemble. Elle doit être prononcée en aspirant de l’air. Elle permet de ponctuer un blanc lors d’une conversation et de signifier “nous sommes dans un entre-soi gênant”. 

6. La compétition entre les écolos

Il arrive parfois, comme c’est le cas dans ce groupe que vous épiez depuis maintenant 10 minutes, qu’une personne ouvre - sans le dire ouvertement - une compétition pour savoir qui est le plus écolo autour de la table. Un excellent moyen pour vous de voir ceux qui se taisent (qui ne se considèrent donc pas écolos) et ceux qui répandent leur droiture (les écolos, donc) :

-La fille, toujours elle : “moi je n’achète que d’occas’. Tu vois ce blouson là ? 20€ sur Vinted. Cool hein ?”. 

-Un non-écolo : “ouais…”

-Un écolo : “ah ouais sympa, bah tu vois moi ce pantalon, c’est leboncoin. Je préfère, parce que ça te fait rencontrer du monde en plus, tu vois”. 

-Un autre non-écolo : “ouais sympa…”

-Un autre écolo : “Et moi je ne vais que dans la boutique Emmaüs près de chez moi : ça a vraiment du sens d’acheter de seconde main, de faire vivre un commerce local tout en luttant aux côtés d’une organisation pour plus de justice sociale”.

00h39, les langues se délient.

7. Si on peut plus rigoler

Si vous doutez du statut d’une personne, vous pouvez aussi tenter l’anti-démarche. C’est-à-dire, repérer les signes qui sont des symptômes clairs d’un non-écolo déclaré. Par exemple, en fin de soirée, après avoir dansé comme un jeu fou, ouvrez l’oreille. Là-bas devant la fenêtre, cette grande tige de 1,95 m vient de dire : “Eh c’est bon, on rigole”, accompagné par la voix d’un camarade  “Rha ça vaaaa” (à prononcer avec une accentuation sur le son “a”). Face à eux, une fille semble proche d’en balancer par-dessus le balcon. Elle, sait désormais que ces deux-là ne sont pas de son camp mais qu’ils connaissent en revanche un paquet d’excellentes blagues sexistes et racistes.  

8. Actuellement, les valeurs

Si une personne prononce les deux mots “Valeurs Actuelles” sans que sa phrase ne se termine par une insulte, c’est qu’elle n’est pas écolo. C’est tout pour cette partie. 

03h04 - la fête est finie. 

9. Connaissez-vous le terme “chourder” ?

Il est tard, ou tôt, et votre retour dans les rues désertes vous pousse à la réflexion profonde. Suis-je moi-même de cette race des écolos ? Oui, si vous vous êtes fait chourder ce soir. 

On utilise de plus en plus le verbe “chourder” dans le monde militant. Vous vous faites “chourder” lorsque quelqu’un vient se flageller devant vous, avant même que vous ayez fait la moindre remarque à propos d’un de ses égarements non-écolos. Cela vous êtes arrivé trois fois ce soir : lorsque Patrice vous a dit “oui je sais j’ai pris l’avion, c’est mal”, lorsque Tarek - situé au niveau des boissons - vous a confié “mec tu vas me dire que je suis une sale raclure capitaliste et t’auras raison, je vais bosser en tant que Finance Officer chez Total Energies à partir de lundi”, et enfin lorsque votre meilleur pote a sorti un livre de son carton Amazon en vous disant : “écoute, j’en avais besoin très vite donc oui, j’ai commandé par Amazon” … Vous n’avez rien dit et pourtant la personne en face de vous s’est sentie obligée de vous confesser ses péchés. 

10. On a tous besoin d’un kekidi

Vous aimez les nouveaux mots ? On vous en donne un dernier si vous doutez encore de vous-même. Avez-vous un kekidi ?

Un kekidi est cet ami vers qui vous allez pour “savoir ce qu’il en pense”, et, dans la foulée et sans trop l’avouer “adopter immédiatement son point de vue sans réfléchir”. Lorsque vous cherchez le fournisseur d’énergie le plus propre, vous appelez votre kekidi, la veille du premier tour des présidentielles, vous envoyez un whatsapp à votre kekidi, lorsque vous êtes en vacances avec votre kekidi, vous lui listez les sujets sur lesquels vous n’avez pas d’avis comme le nucléaire et la laïcité. Un kekidi est une personne rassurante, qui lit beaucoup, prend peu la parole dans les groupes et qui porte souvent des lunettes rondes. 

À ne pas confondre avec le mot “influenceur” : un influenceur détruit votre cerveau et construit votre angoisse, un kekidi construit votre cerveau et détruit votre angoisse.  

Si vous pensez à quelqu’un, alors a priori, vous êtes écolo. 

Cette soirée était finalement très riche, non ?