C’est pas la mer à boire et pourtant on ne sait pas toujours comment préserver l’océan. Voici une liste d’actions à la Prévert pour prendre soin de la mer les pieds sur terre. À adopter de toute urgence.
L’océan c’est bien joli tout ça mais c’est pas la porte à côté (enfin je sais pas pour vous mais pour moi ce qui s’en rapproche le plus, c’est la piscine municipale du quartier). Alors on veut bien faire des efforts, mais après tout comment protéger les grandes eaux quand on ne vit pas soi-même au bord du rivage ? Eh bien sachez que vous pouvez faire pas mal de trucs chouettes, à votre échelle, pour préserver la reine-mer. On vous fait l’impasse sur les évidences absolues parce que si vous êtes ici, vous vous doutez sans doute qu’un mégot de clope jeté dans les égouts finira à la mer, qu’il est inconcevable d’oser encore ramener un morceau de corail chez soi et que si vous aviez l’habitude de vider des bidons d’essence en pleine mer (chacun ses kinks) il faut mettre fin à ce hobby douteux.
1. On mange moins de poiscaille DE BASE (voire plus du tout, faites pas vos frileux)
La pêche marine a quelque peu tiré sur la corde ces dernières décennies. Inutile de tourner autour du pot : on pêche trop et n’importe comment. On est passé de 20 millions de tonnes de pêches marines en 1950 à 89 millions en 1990, un chiffre qui n’a plus bougé depuis. Sans compter que sur les 90 millions de tonnes de pêche, 20 millions servent à nourrir les poissons d’élevage eux-mêmes, et la même quantité est rejetée à la mer (dans un sale état) car considérée comme invendable. En France, on consomme en moyenne 35 kg de produits de la pêche chaque année par habitant ; en réduisant sa consommation à deux repas par mois (provenant uniquement de la pêche durable), on commence seulement à rentrer dans les clous qui permettent aux espèces de se renouveler. C’est pas si compliqué franchement ?
2. Optez pour la pêche durable
Savoir quel poisson choisir peut parfois relever du casse-tête. Pour commencer, limitez-vous aux produits issus de la pêche durable. Depuis 2014 les poissonniers sont obligés d’indiquer la méthode de pêche utilisée : vous pouvez d’ores et déjà boycotter tout ce qui est chalutage et drague (les illustrations de Pénélope Bagieu à ce sujet devraient éclairer votre lanterne), la pêche à la senne (un immense filet qui capture et tue beaucoup d’autres poissons au passage) ou encore la palangre (une ligne de hameçons destinés aux thons mais qui là encore accrochent n’importe quel animal). Préférez les pêches à la ligne ou à la nasse. Le mieux c’est encore de vous procurer des poissons pêchés sur les côtes françaises (le premier qui fait une blague sur la côte de bœuf je lui mets une patate). Et le mieux du mieux c’est de se tourner vers des structures comme Poiscaille qui propose des poissons locaux et bien pêchés.
3. Bannissez quelques espèces de votre assiette
On oublie la lotte, le merlu, le chapon, le bar sauvage (qui ne serait pas de ligne), la daurade mais aussi le grenadier, le saumon et j’ose espérer que vous ne comptiez pas un jour manger du thon rouge ou du requin (ne vous faites pas avoir par la “saumonette” servie au resto qui n’a rien d’un petit saumon mais tout d’un vrai requin). Pour les plus petits, il va falloir se calmer sur les crevettes et oublier les poulpes et les oursins déjà victimes de la surpêche.
Bonne nouvelle en revanche pour ce qui est des fruits de mer : les fans d’huîtres et de moules peuvent s’en donner à cœur joie. Quant aux espèces qui se reproduisent rapidement telles que maquereau, mulet, hareng et sardine c’est également toléré. On commence déjà à y voir plus clair non ?
4. Vous remettrez bien un peu de saison dans votre plat
Comme pour le reste de notre alimentation, il y a un calendrier des saisons à respecter. Par exemple, le bar est en pleine période de reproduction en hiver donc on oublie (mais si vous avez bien lu jusque là, c’est de toute façon un poisson sur lequel vous aviez fait une croix). Le plus simple c’est de vous référer à ce tableau des saisons et de vous le tatouer sur le corps (on n’est jamais trop prudent).
5. Poursuivez votre sombre projet de passer au “zéro déchet” way of life
On balance 10 millions de tonnes de plastique chaque année dans l’océan. À l’heure actuelle, pas moins de 200 millions de tonnes stagnent dans les fonds marins avant de se transformer lentement en micro-particules ingérées par les animaux. Ces déchets viennent en grande partie des emballages et on pourrait facilement les éviter. Inutile de vous fier au plastique biodégradable qui est un moindre remède à la pollution car comme le dit l’adage “le meilleur déchet, c’est celui qu’on ne produit pas”. Il en va de même pour vos appareils électroménagers qu’il conviendrait de réparer plutôt que de les remplacer systématiquement. Bref, moins on jette, mieux on se porte.
6. Faites vos propres produits ménagers avec des produits naturels
Bannir les produits chimiques de votre logement, c’est non seulement une bonne chose pour votre santé, mais aussi pour l’océan (puisque globalement tout ce que vous versez dans votre évier s’y retrouvera d’une façon ou d’une autre). Savon noir, bicarbonate de soude et vinaigre blanc sont les Charlie’s angels de votre chez-vous.
7. Devenir espion, la bonne idée !
L’Ifremer (L'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer) a lancé un programme de sciences participatives accessible à tous et toutes qui permet d’explorer les fonds marins depuis son canap’. Les chercheurs sont en effet en manque de temps et de paire d’yeux pour voir évoluer les écosystèmes et repérer certains éléments. C’est super simple, il suffit de se laisser guider ici !
8. Allez, on signe des pétitions à foison
Ça prend quelques secondes à peine et c’est fortement utile. Il y a bien sûr la pétition de l’ONG Bloom, mais aussi les copains de Surfrider, sans oublier Greenpeace.
9. Continuez de faire tout ce que vous faites déjà
La bonne nouvelle c’est que tout ce que vous pouvez déjà faire pour préserver le climat et réduire votre empreinte carbone, ça vaut aussi pour la préservation de l’océan. Vous pouvez donc continuer de ne plus prendre l’avion, vous mettre au vélo (pas besoin de devenir coureur au Tour de France non plus), limiter le chauffage en hiver, oublier la clim en été, faire pipi sous la douche, consommer drastiquement moins, etc. Pas si compliqué tout ça, vous étiez déjà en bonne voie non ? NON ?