Ce sont de toutes petites maisons, souvent en bois, parfois mobiles. Les tiny houses, littéralement les maisons minuscules nées Outre-Atlantique inventent un nouvel art d’habiter. Découverte d’un mouvement aussi social qu’écologique et architectural.
Leur maison pourrait figurer dans un magazine de déco tellement elle est croquignolette. Posée au milieu d’une vaste prairie, elle célèbre le bois du sol au plafond, offre une vue imprenable sur les champs grâce à sa grande baie vitrée, possède un intérieur aussi fonctionnel que douillet. Et le tout dans 20 m2. Jeanne et Stéphane, tout juste mariés, en sont les heureux propriétaires dans la région Centre. Sur leur terrasse de 25 m2, ils racontent : « Il y a plusieurs raisons qui nous ont poussé à nous tourner vers une tiny. D’abord, on voulait revenir à la campagne mais dans notre coin il n’y a rien à louer. Construire ? C’était pour nous inaccessible, on n’avait pas envie d’avoir des crédits sur le dos toute notre vie. Et puis on cherchait une certaine autonomie. »
« On s’est débarrassé du superflu, on s’est rendu compte de l’inutile, la tiny, c’est un nouveau mode de vie. »
Les deux amoureux dessinent alors les plans de leur maison de rêve, se font prêter un bout de terrain par la famille et font appel à un ami charpentier professionnel pour orchestrer un chantier participatif qui a duré 4 mois. « On a posté notre annonce sur le site twiza.org et une poignée de volontaires était là en permanence pour nous aider. C’était une période formidable. » Aujourd’hui, leur maisonnette isolée en fibres de bois, équipée de toilettes sèches et d’un chauffe-eau thermodynamique n’arrête plus de les combler. « On s’est débarrassé du superflu, on s’est rendu compte de l’inutile, c’est un nouveau mode de vie », se félicite Jeanne.
Aujourd’hui, des micro maisons comme celle de Jeanne et Stéphane, l’Hexagone en compte des centaines. Certaines sont mobiles, construites sur des remorques, d’autres plus sédentaires. On doit à Yvan Saint-Jours, spécialiste de la maison écologique et de l’autoconstruction, l’impulsion du mouvement de ce côté de l’Atlantique. « C’est en mars 2013 que je me suis lancé, confie-il. Mais l’idée me trottait dans la tête depuis presque 5 ans. » En effet en 2008, Yvan, alors rédacteur en chef du magazine La Maison écologique, rencontre Jay Shafer, l’inventeur officiel du concept des tiny house aux Etats-Unis. « Ses magnifiques petites maisons sur roues m’ont littéralement bluffé. »