→ Avril 2014, le Sensecube (l’incubateur de MakeSense) lance le premier appel à projets destinés à des “start-ups sociales”. Notre ambition ? Accélérer les premiers pas de ceux que nous considérons être les pionniers du monde de demain. Ces modèles d’entreprises qui façonnent une société nouvelle, qui concilient impact social, modèle économique pérenne, et forte croissance au sein d’un même projet ambitieux.
Pavé dans la mare ? Oxymore ? Sujet d’interrogation et de sourires en coin il y a peu, aujourd’hui, le concept de “start-up sociale” est de plus en plus utilisé. Socialter sort même un numéro dédié à la Social Valley. Et pourtant…il est clé de revenir sur un concept qui nous est cher, car trop souvent fourre-tout.
Non Uber ou toutes les “purpose driven” startups ne sont pas des startups sociales, non le succès d’une startup sociale n’est pas corrélé au montant de ses levées de fonds et non l’objectif n’est pas de croitre à n’importe quel prix.
Alors en quoi croit-on ? A une finalité commune : celle de contribuer à la résolution des problèmes pressants, urgents, qu’ils soient sociaux ou environnementaux, de notre planète, et ce à grande échelle. L’ONU les a regroupés il y a peu au sein d’une liste : les Global goals.
Chez MakeSense, notre ambition, c’est de mettre les nouveaux modes d’entreprendre, d’organisation, d’innovation au service d’un impact social / transformation positive de la société.
Aujourd’hui, il est impossible de répondre à l’ampleur des problématiques sans se pencher sur les modèles de croissance et la collaboration entre acteurs.
Or une startup qu’est-ce que c’est? C’est une organisation à la croissance exponentielle, une organisation capable se diffuser rapidement ses solutions grâce à des économies d’échelle.
Notre rêve : que les innovateurs sociaux s’approprient ces modèles de croissance, qu’ils créent des solutions pérennes, scalables, qu’on peut interconnecter avec les autres acteurs de la chaîne : les universités, les entreprises matures, les institutions publiques, les citoyens.
Mais attention, s’inspirer des start-ups tech, de la silicon valley ne veut pas dire tout calquer. Les finalités divergent, et ce n’est pas sans conséquences sur leur modèle.
DE LA COURSE AUX LEVEES DE FONDS A CELLE DES VIES IMPACTEES
Dans l’imaginaire collectif, le succès d’une startup est corrélé au montant de ses levées de fonds (cf le titre des articles sur Techcrunch & co). On nous pose souvent la question “Quelle est votre plus grosse pépite?” Celle qui a amélioré le plus de vies ? Celle qui a réussi à transformer un système durablement, profondément ? Ce sont eux qu’on pointe du doigt et qu’on appelle les pionniers du monde de demain. Et les exemples se comptent malheureusement encore sur les doigts d’une (ou deux) main.
VERS UNE CROISSANCE AU RYTHME HUMAIN
En effet, les créations d’entreprises sociales se multiplient aujourd’hui. Nos meetups mensuels pour aider les primo-entrepreneurs à se lancer ne désemplissent pas. Et pourtant, peu sont ceux qui arrivent à croître avec vivacité et humanisme. Ceux qui s’alignent sur les standards des startups tech perdent souvent peu à peu leur objet social en route, au profit d’une croissance exacerbée et peu compatible avec la fragilité des populations ou des situations qu’ils adressent. Alors que faire ?
QUID D’UNE GOUVERNANCE VERITABLEMENT INCLUSIVE ?
Une de clés : une gouvernance saine et solide de la structure, qui garantit une forte agilité pour sa croissance et des gardes fous pour son impact. En effet, dans une start-up, ce ne sont ni les idées, ni les services, ni les produits qui sont la clé du succès. C’est l’équipe qu’il y a derrière.
Depuis 2 ans, nous travaillons avec nos copains Fly the Nest pour permettre aux startups sociales de développer des modèles hybrides d’organisation, inspirée des entreprises libérées (ou opales selon F. Laloux), pour créer les fondements d’une équipe agile, alignée sur les mêmes valeurs, engagée dans l’action. Une prise de décision partagée qui assure transparence, sentiment d’implication et responsabilités, c’est possible !
COLLABORER POUR ATTEINDRE UN IMPACT COLLECTIF ?
Une autre clé, la collaboration entre acteurs. Croitre seul, à quoi bon. Croitre ensemble, c’est ce que nous défendons. Avec son écosystème : ses clients, ses partenaires, les citoyens, les corporates. Cette collaboration est un défi au quotidien. Elle vient remettre en cause les relations prestataires-clients classiques qui sont bien souvent verticales et subies, pour des collaborations construites et pérennes, vecteurs de valeur. Ainsi nous travaillons au quotidien avec les entrepreneurs mais aussi de grandes organisations publiques et privées pour les préparer à cette collaboration d’un nouveau type.
D’autres pistes sont aussi à explorer : les modèles de communautés, la technologie au service de l’impact, le rôle central que peuvent jouer des citoyens, les processus de croissance hybrides, les incitations réglementaires, etc. On garde cela pour de prochains épisodes !
En bref, on espère que vous retiendrez :
- Une start-up sociale est une organisation qui fait croître de manière exponentielle sa solution à un problème pressant, social ou environnemental
- Il existe une multitude de modèles pour atteindre cet objectif, le point central est la finalité sociale/environnemental du projet.
- La gouvernance et le modèle de collaboration avec son écosystème, inclusifs et créateurs de valeur sociétale sont des clés pour la réussite de ces modèles pionniers.