Et si le travail indépendant était un formidable tremplin vers le retour à l’emploi ? L’Accélérateur, nouvelle initiative du groupe StaffMe, accompagnée par makesense, remet en selle et en jambe les jeunes que le monde du travail a écartés.
Lorsqu’elle découvre L’Accélérateur, Haymen n’a que 19 ans, aucun diplôme en poche, une situation familiale et financière compliquée, bref de quoi se dire que l’avenir n’est pas forcément tout tracé. Pourtant, en 15 mois, grâce à la mission locale qui lui ouvre le chemin de l’Accélérateur, elle réalise 24 prestations, touche en moyenne 202 euros de chiffres d’affaires chaque mois en complément de son allocation “garantie jeunes”, suit 2 formations et termine avec un CDI de monitrice adjointe d’animation en internat.
Des histoires comme Haymen, l’équipe de L’Accélérateur en a plein. La première entreprise d'insertion par le travail indépendant du Val-de-Marne a lancé en juin 2021 tout un dispositif pour accompagner les jeunes en difficulté. « L’Accélérateur a pour vocation de créer une dynamique durable d’insertion professionnelle pour des publics éloignés de l'emploi, via l'outil du travail indépendant, » explique Norma Valteau directrice du dispositif depuis presque deux ans.
L’indépendance pour s’adapter
En effet, si le travail indépendant a beaucoup d’atouts pour le monde en général, il en a encore plus pour certains publics fragiles en particulier. Il permet de tester plein d’emplois différents, ce qui est appréciable lorsque l’on n’a ni diplôme ni plan de carrière. Il est compatible avec des contraintes familiales en offrant une certaine souplesse. Enfin, il est pertinent pour les personnes ayant des difficultés à s’adapter aux codes de l’entreprise ou à un cadre hiérarchique…
« Le groupe StaffMe a lancé une enquête il y a deux ans qui révélait que 10% des utilisateurs et utilisatrices de leur plateforme étaient éligibles à l'IAE (insertion par l'activité économique), explique Norma. On s'est dit qu'on avait un rôle à jouer. On a donc créé sur-mesure un dispositif qui permet aux personnes les plus éloignées de l'emploi de bénéficier d'un accompagnement renforcé pour faciliter leur insertion sociale et professionnelle par le biais de prestations de services. »
C'est sur cette idée qu’est né l'Accélérateur pour proposer aux personnes éligibles à l'IAE d'intégrer des parcours d'insertion fraîchement développés. Leur durée ? 3 à 24 mois pendant lesquels elles sont accompagnées par deux interlocuteurs privilégiés : un chargé d’accompagnement, un genre de référent qui suit le jeune de son entrée à sa sortie et un chargé d’activité, coach professionnel dont l’objectif est de lever les freins à l’emploi, d’aider à la création et la gestion de sa micro-entreprise, à la définition de son projet professionnel et de proposer des prestations ponctuelles dans plus de 33 métiers différents (petite manutention, mise en rayon, saisie de donnés, aide administrative, vente, accueil…).
« Parmi les personnes accompagnées, nous comptons 80% de jeunes de moins de 26 ans, 33% de demandeurs d’emploi depuis plus de 2 ans, 15% de bénéficiaires du RSA, 34% de personnes peu / pas qualifiées (niveau inférieur au CAP-BEP) et 37% qui résident en Quartier Prioritaire de la Ville, » précise Norma.
Accélérateur d’envies
« J’ai réalisé plus de 60 missions d’une journée à 4 mois, témoigne Sémiou qui fait partie des Accéléré·e·s. J’ai fait de la manutention, du rangement, j’ai été responsable de caisse, j’ai découvert plein de métiers différents. Surveillant est celui que que j’ai préféré. » Le jeune homme a également pu suivre une formation de 10 jours sur comment monter sa micro-entreprise, gérer son budget, a visité un restaurant… « Aujourd’hui, j’ai plus de facilités à m’exprimer, je sais que je peux travailler dans plusieurs branches différentes et je me suis fait des copains Staffers, on échange, je ne suis plus seul. »
Seul, Sémiou ne l’est pas. En 2022, 131 bénéficiaires ont été accompagnés et ensemble ont réalisé plus de 1500 prestations, permettant de générer au global 500 000€ pour les Accéléré·es. La bonne nouvelle c’est que parmi les Accélérés qui ont terminé leur parcours d’insertion, 81% ont connu des sorties dynamiques qui se matérialisent par des emplois durables, des emplois de transition ou des sorties positives. Quant à Sémiou, il est heureux. Depuis le mois de juillet, il est gardien d’immeuble en CDD.