Il n’y a pas que les astigmates qui ne suivent pas les lignes droites. De Nantes à Marseille, de 20 à 72 ans, des travailleurs et des travailleuses bifurquent, changent de voie pour se reconnecter à ce qui les fait vibrer. Rencontre avec Robin, premier bifurqueur de notre série de rentrée.
Robin n’a pas l’impression d’avoir bifurqué.
Son entourage a l’impression contraire.
Y aurait-il deux Robins ?
Robin l’homme de chiffre
Il faut dire que pour lui, tout roulait, disons, comme sur des rails.
Il aimait les chiffres et les chiffres l’aimaient aussi. Il était bon dans les matières scientifiques, alors il a fait un bac S, puis une licence de mathématiques, puis s’est orienté vers l’actuariat - l’application des statistiques et des probabilités aux métiers de l’assurance.
Bref. Vue de l'extérieur, Robin suivait une voie logique et toute tracée. Sa carrière chez Generali ne faisait que commencer, et déjà, lui promettait un bel avenir. Un poste de manager, peut-être. Alors quand Robin a choisi de rejoindre l’équipe RSE de cette même entreprise, la plupart de ses collègues se sont posé des questions… Mais pourquoi fait-il ça ?
“Si je bifurque”, dit Robin, “c’est par rapport aux attentes classiques, celles que présupposent mon parcours, mais pas vis-à-vis de mes attentes personnelles…”
Car au fond de lui, depuis des années, Robin suivait un tout autre chemin…
Un Robin peut en cacher un autre
Sa bifurcation, Robin la voit plutôt comme l’aboutissement d’un long mûrissement. Et comme le disent les plus savants psychanalystes : tout commence avec la mère… “Au départ ça vient d’elle”, se souvient Robin. “Elle parlait du respect de la nature, des animaux, des questions sociales au travers de son métier d’infirmière...”
Devenu jeune adulte, Robin a continué de cultiver cette sensibilité, avec des films, des documentaires, mais aussi, comme tout le monde, des vidéos Youtube. Il aimait particulièrement le travail de Nicolas Meyrieux, vidéaste et vulgarisateur.
En parallèle Robin passe à la pratique. Il arrête de manger de la viande, transfère ses fonds dans une banque verte et devient bénévole chez WWF. Il participe même au programme Réaction Climat organisé par makesense. “Je sais qu’il me reste énormément de choses à faire”, dit-il, “mais c’est un long chemin logique.”
Bifurquer sans changer de boîte
Robin reconnaît qu’au départ, il avait quelques préjugés en arrivant chez Generali… “Je me disais que dans l’assurance, les gens voulaient faire de l’argent et c’est tout.” Du coup, il croyait que pour aligner ses convictions avec sa carrière, il lui faudrait un jour changer de décor. Rejoindre une petite structure - voire le monde associatif.
Il a découvert une arrière-cuisine humaine, où les employés n’hésitent pas à se mettre en quatre pour les clients. Robin les a vu conseiller, par exemple, des victimes de sinistres corporels graves et les aider à reprendre leur vie. Et puis Generali mène quantité d’actions écologiques ou sociales, via sa fondation Human Safety Net (aide aux populations vulnérables), ses programmes de finance verte, mais aussi des partenariats avec la SPA ou encore l’ONF… Robin s’en réjouit : “On peut faire un métier dans les chiffres et vraiment aider les personnes.”
Pour changer de poste, il a suffit que Robin fasse la demande à ses supérieurs. Demande immédiatement acceptée : une place était libre dans l’équipe RSE. Autre bonne nouvelle : Robin n’a pas perdu le moindre centime sur son salaire. Il a même été augmenté dans le cadre de sa mobilité interne !
Depuis deux semaines, il découvre son nouveau job et prend ses marques. Les six prochains mois s’annoncent enrichissants puisqu’ils seront dédiés à sa formation. Robin devra lire, suivre une formation externe, apprendre à connaître ses nouveaux collègues… “J’ai changé de métier” dit-il, “j’ai changé d’équipe, je rencontre des gens passionnants, c’est génial… Mais je n'ai jamais changé d’objectif - je suis resté le même !”
Et de répondre à l’un des grands mystères de la physique.