Le poète qui nous fait voir les choses “autrement” n’est pas qu’un vieux sage remplissant des pages de carnet au stylo. Il prend aussi parfois des formes inattendues. Ouvrez bien les yeux, les oreilles, cela peut venir n’importe où et n’importe quand. La preuve en dix exemples.
1 - Cet artiste colore les trottoirs marseillais
Un trottoir, une rue, c’est parfois triste, éventré, sale, fracturé. Face à cela est née un nouveau métier : le médecin des rues. C’est à Marseille qu’un certain Ememem fait naître des “pansements de rue”, jolie appellation de créations en céramique embellissant des bouts de bitume en fin de vie.
2 - Une poétesse de rue qui réchauffe les oreilles des parisiens
Il est tard, vous avez passé une sale journée, en plus il risque de pleuvoir… Le 20ème arrondissement de Paris vous semble hostile et triste. Et puis vous avez entendu une voix, celle de Malika Kadri. Cette poétesse de rue ravit ceux et celles qu’elle croise. Ses élans poétiques dégoulinent sur les terrasses de café du canal de l’Ourcq et s’adressent à quiconque qui accepte de s’arrêter pour quelques secondes…
3 - Les poèmes minute au beau milieu de la ville
C’est notamment Arthur Teboul, le chanteur de Feu! Chatterton, qui avait popularisé la pratique. Imaginez : vous avez un peu de temps à perdre, vous passez devant une porte ouverte, vous entrez et là un poète ou une poétesse vous propose de vous écrire un poème, quelques mots, sur mesure, pour vos beaux yeux.
4 - L’artiste Jan Vormann qui répare les villes avec des légos
Certes les legos, c’est du plastique. Disons que c’est l’exception qui doit confirmer la règle ? Après Ememem à Marseille, découvrez le franco-allemand Jan Vormann qui lui aussi panse les plaies de nos espaces publics… mais avec des Lego. Sa cible à lui, c’est le monument et ses fissures, craquelures. Le nom de l'initiative ? Dispatchwork. Son dernier gros coup : le palais de justice de Rouen.
5- Nathalie Man : les murs ont des oreilles mais aussi des poèmes
Si vous n’en pouvez plus du gris, de la ville, du métro-boulot-dodo, cherchez les ouvertures, les bouts d’infini gravés dans la finitude. Cherchez Nathalie Man. Cette artiste écrit, puis colle. Sur les murs, sous les ponts. Elle tapisse de poésie tout ce qu’elle voit. Et vraiment, c’est apaisant, même en photo.
6 - “Je révèle la poésie cachée dans les pages ordinaires”Ente
Trouver l’extra dans l’ordinaire. L’idée est toute simple mais dit beaucoup. Et si vous créiez, à partir de n’importe quel livre, un haïku ? Vous connaissez peut-être ce format né au Japon au 17ème siècle dont le nom provient d’une contraction de haïkaï (amusement) et hokku, terme désignant un format poétique japonais précis. Le haïku est un poème bref en trois lignes et 17 syllabes.
Dimitri Rataud a décidé de faire naître des haïku au milieu de ce que vous avez forcément chez vous : un livre, tout simple.
Crédits : Yvonne Mak
7 - Quand la rue devient plus passionnante qu’un Disney
Peut-être avez-vous déjà croisé la créativité géniale de Frankey. Cet artiste transforme les rues en sorte de dessin animé vivant, en théâtres furtifs, toujours venus de nulle part, et c’est ça qui fait sa singularité. Son vrai nom ? Frank de Ruwe. Petit Poucet qui vous régalera par les traces poétiques qu’il laisse sur son passage.
8 - Et le réel devint tableau
Parfois X (ex-Twitter) n’est pas uniquement le lieu d’insultes et de fake news. L’art y fait quelques apparitions salvatrices. Vous connaissez le tableau “Terrasse du café le soir” de Vincent Van Gogh, mais savez-vous d’où il tire son inspiration ? Merci à cet inconnu”The Cultural Tutor” qui nous donne la réponse avec délice.
9 - Vous connaissiez le café suspendu ?
Offrir un café à un inconnu, c’est si simple et si beau. Et bien sachez que la même chose existe… au cinéma. C’est le principe du "Ticket suspendu", ticket de cinéma solidaire, lancé par Jérémie Monmarché et Tarik Roukba à Tours. Permettre à des gens de s’offrir un petit ciné quand ils n’en ont pas l’habitude, il fallait juste un peu de légèreté dans les idées pour y penser.
10- Déambuler et déclamer
Cette fois-ci c’est à Reims que vous les croiserez. Trois comédiens, deux hommes et une femme, en bleu de travail, se baladent et se laissent porter par le vent avec un seul objectif : proposer à des inconnus la lecture, gratuite bien-sûr, de poésie.
© Photo de Une Vine Graffiti