Que fait l’Europe pour le climat et l’environnement ? Décryptage du Pacte vert européen et des votes des eurodéputés français
Le Réseau Action Climat, et ses associations membres, publient le bilan des avancées et des manques du Pacte vert européen, ainsi qu’un décryptage des votes des eurodéputés français sur la base de 30 textes fondateurs pour le climat et l’environnement.
A deux mois des élections européennes, déterminantes pour le climat, le Réseau Action Climat et ses ONG membres font le bilan du Pacte vert européen et décryptent le vote des eurodéputés français sur 30 textes fondateurs. Si l’échelle européenne a permis des avancées climatiques sans précédents et est un moteur de l’action environnementale des Etats membres, tous les partis politiques n’ont pas soutenu cet élan de la même manière. Il reste donc beaucoup de chemin à parcourir dans la prochaine mandature.
Le Pacte vert européen: des avancées inédites pour le climat et l’environnement
Entre 2019 et 2024, l’Union européenne a mis au cœur de son action l’accélération de son ambition climatique et environnementale grâce au Pacte vert européen : une feuille de route devant permettre à l’Europe de devenir le « premier continent à atteindre la neutralité climatique au plus tard en 2050 ». Bien que perfectible à de multiples égards, le Pacte Vert européen est à ce jour le plan le plus ambitieux jamais adopté pour le climat, mais aussi pour réduire notre dépendance aux énergies fossiles dont la guerre en Ukraine a montré les impacts directs sur le pouvoir d’achat. Baisse de 55 % des émissions nettes de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport à 1990, fin de vente des voitures neuves à moteur thermique pour 2035, au moins 42,5 % d’énergies renouvelables dans le mix énergétique européen pour 2030 comptent parmi les avancées marquantes engagées sous ce mandat. Le Parlement européen a été le moteur de l’ambition environnementale avec des positions qui ont très souvent permis de tirer les négociations vers le haut.
Ces victoires se sont parfois jouées à quelques voix et ont fait l’objet de débats tumultueux. Ces derniers mois en particulier, plusieurs législations ont été considérablement affaiblies (le règlement sur la restauration de la nature par exemple) voire rejetées par le Parlement (rejet du règlement sur les pesticides en novembre 2023). Les élections européennes qui se dérouleront du 6 au 9 juin prochain sont donc un moment pivot : la future composition du Parlement sera déterminante pour que l’Europe préserve et accélère ce qu’elle a déjà accompli sur le climat et l’environnement et pour protéger les européens face aux crises à venir.
Entre les eurodéputés français, des lignes de fracture fortes sur les questions climatiques et environnementales qui se sont accentuées au cours du mandat
Plusieurs partis ont porté la transition écologique tout au long de leur mandat et voté de manière cohérente sur les différents textes : Les Écologistes, le Parti Socialiste, Place Publique et la France insoumise ont ainsi été les moteurs des votes en phase avec les demandes des associations environnementales.
Si les partis Renaissance, Agir – La droite constructive, Horizons, Mouvement Démocrate, Mouvement Radical Social-Libéral, et le Parti radical ont soutenu plusieurs avancées majeures (efficacité énergétique, devoir de vigilance, restauration de la nature), ils ont également voté de manière contradictoire en affaiblissant l’ambition de plusieurs politiques environnementales par exemple sur la qualité de l’air, ou les énergies renouvelables.
Les députés Les Républicains ont soutenu quelques avancées comme la directive sur l’efficacité énergétique, mais la très grande majorité de leurs votes sur les questions climatiques et environnementales ont affaibli l’ambition environnementale du Parlement (restauration de la nature, fin de vente des voitures thermiques, déploiement des énergies renouvelables…).
Le Rassemblement National et les eurodéputés Reconquête ont systématiquement voté contre toutes les mesures progressistes sur le climat et l’environnement. Le Rassemblement National a affirmé son opposition au Pacte vert européen en fin de mandature, la tête de liste du parti Jordan Bardella ayant récemment présenté ce dernier comme “une des deux grandes menaces qui planent sur la France”.
Dans un contexte d’urgence écologique croissante, de crises socio-économiques fortes, de montée d’un discours anti-écologique et de l’abstention chronique aux élections européennes, l’importance de ces élections est majeure. Elle déterminera l’avenir des plitiques environnementales européennes et françaises, 80 % de nos législations environnementales nationales étant issues du droit communautaire.
Vous retrouverez ici l’intégralité du briefing presse qui comprend notamment la méthodologie et le décryptage complet des votes des députés français au Parlement européen.
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Article écrit par le Réseau Action Climat
Le Réseau Action Climat fédère 37 associations nationales et locales qui luttent contre les causes des changements climatiques, du local à l’international. Pour connaître tous les enjeux des élections européennes, rejoignez leur compte Instagram.