Du 16 au 22 septembre, c’est la Semaine européenne de la mobilité : un événement qui a pour objectif de sensibiliser les citoyens à des modes de déplacement plus verts et durables. Pour l’occasion, nous, on a décidé de parler de vélo ! Et pour cela, on met à l’honneur les jolies initiatives sur deux roues, les belles associations et collectifs qui donnent à notre transport préféré des engagements solidaires et inclusifs : ceux qui n’hésitent pas à mouiller le maillot pour faire du vélo un outil d’émancipation.
En vélo, Simone !
Alors que le vélo a été un vrai outil d’émancipation pour les femmes (vous pouvez lire notre article à ce sujet juste ici), au quotidien, seulement 35% des cyclistes sont des femmes. Une inégalité dans le pratique qui se retrouve dans l’ensemble de la sphère vélo : chez les réparateurs·rices, décideurs·ses dans les associations, constructeur·ices, ou encore formateur·rices.
Face à ces inégalités, des associations et collectifs montent en selle pour mener et encourager la vélorution — révolution à vélo – féministe, autant sur les routes que dans les ateliers.
Le réseau national Les femmes à vélo se donne pour objectif de féminiser les métiers du vélo, encore trop souvent attribués à la gent masculine. Pour ce faire, ils veulent valoriser des rôles et modèles féminins inspirants dans ce secteur, portant ainsi la parole des professionnelles du cyclisme.
Sur les routes, dans plusieurs villes françaises, des collectifs et associations mènent des « vélorutions » en « mixité choisie ». Autrement dit, sans hommes cisgenres. C’est notamment le cas de Girls on Wheelsh dans le nord de la France, ou des Déchaîné·e·s à Marseille, qui organisent des virées et événements à vélo, uniquement entre meufs ou bien entre meufs, intersexes, non-binaires et trans. L’idée est simple : occuper la rue, rendre visible la présence des femmes et personnes minorisées dans un milieu encore très masculin, et célébrer le vélo comme symbole de liberté.
Donner pignon sur rue à la communauté LGBTQIA +
Ce double combat, féministe et inclusif, s’étend dans de nombreux collectifs engagés sur deux roues.
À Toulouse, l’atelier participatif « Ladies Only » donné par La Maison du Vélo s’est ouvert aux différentes minorités de genre. Aujourd’hui, tous les premiers vendredis du mois, c’est donc un atelier en mixité choisie qui prend place. L’objectif ? Créer un cadre bienveillant et rassurant, pour que « toutes les personnes qui considèrent que la question du genre a été un frein dans leur accès aux savoir-faire techniques » y aient enfin accès, et puissent devenir autonomes en réparation de vélo.
Ces ateliers participatifs inclusifs débouchent du peloton un peu partout en France. On peut notamment citer Les Ateliers du Chat perché aux Heures Félines de Lyon, ou Ecrew vis à Marseille.
Sur les routes, ce sont les Dérailleurs, un club national de VTT et vélo route LGBTQI+ & friendly, qui prend la suite de la lutte contre les discriminations liées à l’orientation ou l’identité sexuelle.
Au total, ce sont près de 200 adhérents répartis partout sur le territoire qui roulent ensemble dans un cadre bienveillant, pour le plaisir, tout en favorisant l’intégration par le sport.
Lire aussi → Par où commencer pour se mettre au vélo ?
Faire rayonner l’inclusion sociale
Parfois, un bon coup de pouce doublé d’un coup de pédale vous mènent bien plus loin que vous ne l’auriez espéré. C’est la mission que se donne Cycl’Avenir, en accompagnant personnes précaires, réfugiées et exilées vers l’inclusion sociale et l’insertion professionnelle grâce au vélo.
À la croisée de chemin— ou de piste cyclable — entre social, solidarité, tourisme, culture, mobilité et citoyenneté, l’association développe plusieurs programmes de vélo-école sociale et solidaire destinés aux femmes, adultes, jeunes et enfants, qui réunissent tous la mobilité à vélo et la culture.
Parmi les différents programmes, on peut notamment citer « En s’Elles » qui œuvre à l’inclusion sociale et l’insertion professionnelle de femmes en situation de précarité. Au-delà du simple apprentissage du vélo et du repérage de trajet utile, c’est aussi et surtout un moyen de « (re)trouver confiance en elles, tisser du lien social, pratiquer la langue française, d’accéder à la culture par le biais des visites guidées, de développer leur employabilité, leur engagement citoyen et sentiment d’appartenance. ».
À Montauban, l’atelier chantier d’insertion Les Rayonnants mise sur la réparation de vélos comme outil de retour à l’emploi. Dans les locaux du campus Saint-Lubin, jeunes et adultes reprennent confiance, et se (re)mettent dans le sillage du travail manuel, de la formation et du lien social.
À Chambéry, depuis 7 ans, l’association « Roue Libre » organise la Vélorution Migr’en Selle. Elle invite qui le souhaite à venir rouler à l’occasion d’un « Défilé festif à vélo en soutien aux personnes migrantes, aux exilé·es, aux déplacé·es, pour tisser ensemble des liens et lutter contre le réchauffement climatique et ses conséquences. ».
Faut pas pousser mémé dans les orties,... Mais dans le triporteur, c’est oui !
Faire du vélo, quand notre grand âge nous empêche parfois même de marcher, ça semble utopique. L’association À Vélo Sans Âge fait du rêve une réalité, et propose aux personnes âgées et aux personnes à mobilité réduite, des balades en triporteurs !
Au-delà de l’échappée en pleine nature, c’est aussi l’occasion de créer des liens intergénérationnels entre les pilotes et les baladés. L’association veut redonner le droit aux séniors de sentir le vent dans leurs cheveux, et le « droit de vivre la ville et la nature ». La bonne nouvelle, c’est qu’elle est implantée partout en France !
Notons que ces efforts s’exportent au-delà de nos frontières. L’ONG internationale World Bicycle Relief, par exemple, fournit des vélos robustes dans les zones rurales défavorisées du monde, notamment en Afrique et en Asie. L’objectif est de permettre l’accès à l’éducation, la santé ou l’emploi par ce moyen de transport.
Sortons la tête du guidon, et continuons à faire rayonner ensemble une solidarité si belle qu’elle nous en ferait perdre les pédales.