En quelques mois d’existence, l’association La Repousse s’est donné une mission ambitieuse : transformer nos campagnes en mobilisant des citoyennes et citoyens autour de “chantiers-festivals”. Replanter des haies, bâtir des séchoirs solaires ou planter des milliers de fraisiers : chaque action mêle écologie, solidarité et fête, pour renforcer la résilience alimentaire et la biodiversité. On vous raconte ?
Ce presque rien…
Automne 2024, Verdun. Les feuilles tombent et l’air chaud s’en est définitivement allé vers de nouveaux horizons. Beaucoup de silence, un soupçon de crépitement provenant de quelques feuilles acharnées, accrochées à leur feuillu comme jamais.
Et puis, soudain, autre chose. Les feuilles, certes, le vent, d’accord, mais ce n’est pas de ce type de brise dont il s’agit. Au loin, on pressent une brise humaine. Ce n’est ni le mistral, ni la bise ou la galerne mais… Un élan, créatif, politique, peut-être, oui c’est ça. La Repousse. Voilà son nom.
C’est entre le 30 octobre et le 3 novembre 2024 que l'association La Repousse organise un chantier participatif près de Verdun, donc. Objectif des travaux : replanter des haies dites bocagères, précieux soutien à l'agriculture locale. C’est donc toute une troupe de citoyennes et citoyens qui s'apprête à s’activer pour reboiser et revitaliser un périmètre autour de Damvillers, commune (presque) mondialement connue. Tout se passe en effet sur la parcelle d’un certain Lucas, agriculteur en conversion bio. La démarche permettra de restaurer les haies qui avaient été massivement arrachées après la Seconde Guerre mondiale. Et tout ceci n’a rien de cosmétique : une telle initiative de reboisement des terres agricoles est précieuse pour préserver un tant soit peu la biodiversité et qui plus est lutter contre l’érosion des sols.
Presque une partie de plaisir
Chantier participatif, cela sonne laborieux, sérieux voire douloureux. Ça l'est sûrement : planter des arbres n’est pas un long fleuve tranquille… mais c’est surtout réjouissant. Derrière le chantier, derrière la Repousse, se cache un événement festif et éducatif. En l’occurrence, c’est avec un partenaire, l'association ardennaise Primaire Média, que sera animé ce temps. Au programme : l’enregistrement d’un podcast en direct, des conférences avec des spécialistes venus expliquer les enjeux de l'agroforesterie, des moments festifs, comme un bal folk et un banquet de terroir, des moments sportifs, des échauffements matinaux et séances de relaxation en fin de journée…
On insiste un peu parce qu’ils se cachent derrière cet étrange mouvement de foule, (une centaine de volontaires, quand même !). Qu’est-ce que La Repousse. D’où vient l’association ? Comment est-elle née ?
La Repousse, en bref
Jeune association lancée par Viktor Macé, La Repousse s’est donc donné pour mission d’organiser des “Chantier-Festivals en mobilisant des citoyens et citoyennes pour transformer, mains dans la terre, les paysages ruraux afin d'œuvrer à leur résilience écologique et alimentaire”.
En se baladant ça et là sur leurs pages internet, on découvrira donc des propositions diverses et variées, tant dans leurs géographies que dans leurs objectifs. Exemple avec un chantier solidaire breton localisé dans la noble commune de Saint-André-des-Eaux. La mission là-bas : épauler un pépiniériste dans l’installation de sa champignonnière ainsi que d’un séchoir solaire pour transformer ses récoltes. Autre exemple, cette fois-ci dans la région Île-de-France, la plantation de 5000 fraisiers dans Les Jardins de Nana à Feucherolles, situés dans le département des Yvelines.
Tout le bonheur du monde
Au risque de perdre notre subjectivité, il semble que les projets de La Repousse regroupent trois piliers dont on manque aujourd’hui de plus en plus :
- Le sens du groupe
- Le sens de la terre
- Le sens de la fête
La Repousse est tout le contraire d’un monde où chacun gère son pré carré et se barricade pour se protéger de l’extérieur, devenu parfait synonyme de “menace”. Il y a dans ces chantiers-festivals, un mélange mystérieux et efficace, entre l’action politique et créative.