Du 28 août au 8 septembre se tiendront à Paris la 17e édition des Jeux Paralympiques. Onze jours de compétition pour faire vivre le sport et l’inclusion. Voici les 10 infos clés pour commencer à faire le tour de la question.
1. Ça a commencé quand cette histoire ? En 1948
Si les Jeux olympiques d’été fêtaient cette année leur 33e édition (les JO de l’ère moderne ont commencé en 1896), l’aventure paralympique, elle, commence en 1948. On doit cette lumineuse idée au bon Sir Ludwig Guttmann, neurologue dans un hôpital militaire tout près de Londres. La guerre est terminée, les anciens soldats sont pas mal amochés. Pour permettre à ses patients paraplégiques, tous vétérans de la Seconde Guerre mondiale, de se rétablir plus vite et de retrouver le moral, il imagine des épreuves sportives au moment même où les Jeux Olympiques se déroulent à Londres. L’événement s’appelle"World Wheelchair and Amputee Games" (Jeux mondiaux des fauteuils roulants et des amputés) et connaît un joli succès. Il sera réédité tous les ans au Royaume-Uni avant de devenir officiellement en 1960 les Jeux Paralympiques.
2. C’est pour qui ? Presque tout le monde
Pendant de nombreuses années, les Jeux Paralympiques ont été exclusivement réservés aux athlètes en fauteuil, les manchots étaient priés d’aller concourir ailleurs. Il faudra attendre 1976 pour que la compétition s'ouvre aux autres formes de handicap. Aujourd’hui, seuls les athlètes sourds ou malentendants ne participent pas aux Jeux Paralympiques. Ils ont leur propre compétition : les Deaflympics. Aussi, les personnes en situation de handicap mental ne peuvent participer que dans trois disciplines : athlétisme, natation et tennis de table.
3. Combien de sports en compétition ? 22 !
Au programme des Paralympiques 2024, on retrouve les mêmes disciplines que lors de l'édition de Tokyo, à savoir 549 épreuves dans 22 sports (il y a eu 329 épreuves lors des Jeux olympiques). Ces Jeux rassembleront cette année 4 400 athlètes dont au moins 1 859 femmes et 182 nations.
4. Est-ce que les règles des sports sont différentes ? Oui et non
Il faut le savoir : toutes les règles sportives ne sont pas forcément déclinées en fonction des handicaps. Au basket fauteuil par exemple, le panier de basket est à la même hauteur que pour les Jeux Olympiques, soit 3 mètres et 5 centimètres. En revanche, sur un court de tennis, les règles changent pour les personnes en fauteuil. Il est possible de laisser rebondir la balle deux fois et même s’il est à l’extérieur du court, le deuxième rebond est autorisé.
5. Est-ce qu’il existe des disciplines 100% paralympiques ? Oui et oui
Certains sports ont été spécialement inventés pour les personnes en situation de handicap. La boccia par exemple est une sorte de pétanque (avec des balles en cuir) conçue pour les personnes atteintes de lourds handicaps. Le goalball est un sport collectif spécialement pensé pour les malvoyants et non-voyants et imaginé en 1946 (les femmes ne pourront prendre part à la compétition en 1984). Il se joue à 3 contre 3. L’objectif est de marquer un but à l’adversaire en lançant un ballon sonore à la main au ras du sol. Franchement, tu devrais tester.
6. Est-ce qu’il y a une compétition par handicap ? Presque et c’est pas facile de s’y retrouver
Pour les néophytes, le classement des disciplines paralympiques est aussi complexe que le grand tableau des éléments périodiques (si si souviens-toi tes cours de physique-chimie). T20, C1, S14, GBL, tu n’y comprends rien ? Normal. Sache que la première lettre indique la discipline en question et en anglais (S comme swimming, C comme cycling) ou alors le lieu où se déroulera la compétition pour l’athlétisme : T pour track (piste), F pour field (aire centrale) ou encore le type de handicap, WH pour wheelchair. Ensuite, viennent les chiffres. Les athlètes sont répartis en six catégories (1-6) : de la déficience visuelle (1) à l'absence d'un membre (6) en passant par la déficience intellectuelle (2). On peut donc être C5, c’est-à-dire concourir en cyclisme avec “un mouvement faiblement affecté dans un bras, modérément affecté dans une jambe, ou l'absence de tout ou partie d'un bras”. À cela s’ajoute un 2e chiffre en fonction du degré du handicap, le “1” étant le plus fort. Si je vous dis PR2, vous me répondez ? Para rameurs ne pouvant utiliser que le haut du corps pour ramer. Vous êtes au top !
7. Est-ce qu’il y a des aidants pour les malvoyants ? Oui et ça s’appelle des guides
Ce n’est pas hyper connu mais les médailles se gagnent parfois à deux. Pour les personnes atteintes d’un handicap visuel, un guide dispute la discipline avec elles. En paracyclisme les deux cyclistes sont sur un même vélo. Le guide est placé à l’avant du tandem. En course, ils sont côte à côte sur la piste. En saut en longueur, les athlètes s’orientent grâce à leur guide qui frappe dans ses mains pour leur indiquer la direction dans laquelle sauter. Enfin, pour les nageurs et nageuses, un assistant vient toucher leur tête à l’approche du mur et de l’arrivée avec une perche.
Simon Bruty/OIS-IOC
8. Est-ce qu’il va y avoir du spectacle ? Mais carrément !
Si vous êtes avides de vitesse, vous n’allez pas être déçu·es. Les fauteuils de course en para athlétisme sont de vrais bolides, ils peuvent rouler jusqu’à 36 km/h. Pour rappel, au 100 mètres, Usan Bolt frôle les 45 km/h. Aussi, niveau sensations, le rugby fauteuil est pas mal. Il se pratique en mixité et les règles sont un mélange de basket, de rugby et de handball. Pas question de genre dans ce sport appelé « Murder ball ». Les fauteuils qui se renversent, les crevaisons, les chocs en tout genre font partie du game.
9. Est-ce que les médailles pèsent le même poids ? Ça dépend de quoi on parle
Les médailles des jeux paralympiques ont elles aussi été imaginées par la Maison Chaumet et fabriquées à la Monnaie de Paris. Elles portent une inscription en braille et émettent un son différent selon qu’il s’agisse de l'or, de l’argent ou du bronze. Les 237 athlètes français sur le podium empocheront les mêmes primes que leurs homologues valides. Pour rappel, elles s'élèvent à 80 000 euros pour une médaille d'or, 40 000 euros pour une médaille d'argent et 20 000 euros pour une médaille de bronze. Aussi, pour les disciplines où il y a besoin de guides, ces derniers percevront la même somme que l'athlète, contre 50% auparavant.
10. Quels sont les athlètes à suivre absolument ?
Comme pour les jeux olympiques, on espère décrocher le cocotier des médailles cette année (le graal serait 20 titres olympiques et la 8e place au classement). Parmi les 237 athlètes tricolores (de 15 à 59 ans), suivez bien Alexis Hanquinquant, champion paralympique de triathlon, Fabien Lamirault en para tennis de table. RMC Sport nous livre sa petite liste au Père Noël. “Médaillés d'argent à Tokyo, Nélia Barbosa (para canoë kayak), Faustine Noël (para badminton) et Dimitri Pavadé (para athlétisme) tenteront cette fois de faire retentir la Marseillaise. Pareil pour Sandrine Martinet (para judo), porte-drapeau de la délégation française à Tokyo, et triple médaillée d'argent olympique. Il faudra - notamment - également garder un œil sur Rémy Boullé, tout juste médaillé d'argent mondial et médaillé de bronze à Tokyo en para canoë kayak dans la catégorie KL1 (athlète ne pagayant qu'avec les bras) et Stéphane Houdet, 53 ans, triple champion olympique en double mais jamais en simple. Sans oublier le rugby fauteuil où l'équipe de France, double championne d'Europe en titre et sixième nation mondiale, voudra imiter les Bleus du rugby à 7.”
Ne cherchez pas Théo Curin, il ne sera pas dans l’eau cette année mais sur France 3 où il présentera la prochaine saison du jeu quotidien à succès, Slam, à la place de Cyril Féraud.
"Chers amoureux des Jeux en France et partout dans le monde, je vous donne rendez-vous, le 28 août, dans les tribunes, dans les fans zones, devant vos écrans, pour le plus beau match retour de votre vie", déclarait Tony Estanguet lors de la cérémonie de clôture, dimanche 11 juillet. On s’y retrouve ?