Vous pensiez avoir tout essayé pour embarquer vos potes dans des modes de vie plus écolo (avec des résultats plus ou moins mitigés) ? Et si vous leur proposiez de jouer ? L’association Ma Petite Planète a plus d’un tour dans son app pour les faire bouger.
La date approche. 10 000 personnes sont dans les starting blocks de leur smartphone pour se lancer dans la course des challenges écolos de Ma petite planète qui démarrera le 26 septembre prochain. Dans les différentes ligues d’amis, de collègues ou de copains, la tension monte. Qui gagnera cette saison et décrochera le titre du Grand Zizou de l’écologie ? Qui saura pulvériser le score de la ligue Ecolibris Verneuil 78 qui a remporté 134,9 points au printemps dernier ?
« Ma Petite Planète (MPP pour les intimes) est un challenge par équipes qui propose des défis écologiques à réaliser en groupe pendant 3 semaines, explique Clément Debosque à l’origine de l’aventure avec Mathilde Hébert et Christian Nallatamby. L’idée est de sensibiliser et faire passer à l’action un maximum de personnes.» Concrètement, trois fois par an à date fixe, des équipes constituées d’une douzaine de personnes ont trois semaines pour valider à leur rythme un maximum de défis bonus parmi les 60 proposés, tout en évitant les défis malus.
Des exemples ? Le défi « vélo boulot dodo » qui rapporte 4 points invite à faire 20 km à vélo en une journée ou à pratiquer le vélotaf. Même tarif pour « Et là un petit géranium ! » où chacun est amené à planter un arbre chez soi ou ailleurs. Le jackpot (7 points) consiste à arrêter de fumer ou à diviser sa consommation de clopes par deux et réaliser deux fill the bottle challenges c’est-à-dire prendre une bouteille vide et la remplir de mégots trouvés par terre. À l’inverse, les conduites pas vraiment écolo-friendly du genre jeter un produit alimentaire ou prendre l’avion font perdre des points. De l’alimentation à la mobilité en passant par les déchets, l’énergie, le DIY, les technologies, les défis balaient l’ensemble des thématiques écolos.
Jouer pour faire gagner la planète
Si des preuves photographiques sont exigées pour la plupart des défis, c’est surtout l’émulation collective qui fait avancer les joueurs parce que personne n’a pas envie de faire perdre son équipe. Valoche a réussi à faire ses courses bio et locales ? JP n’entend pas en rester là et réussit à se passer du plastique pendant une semaine. Chez Ma Petite Planète, à l’instar de Mon petit gazon, le jeu préféré des footeux dont les fondateurs se sont inspirés, on prend tous les codes des gamers pour chauffer au maximum les participants. On s’amuse (les intitulés des challenges sont funs), tout le monde peut gagner, la tension monte en temps réel et invite chacun à se surpasser, les échanges entre membres de l’équipe sont encouragés et permettent d’établir des stratégies collectives. Enfin il y a de vrais lots à la clé : cartes cadeau par des partenaires éthiques, places de ciné ou bouquins écolos… et surtout la gloire de voir son nom apparaître sur le site de Ma Petite Planète.
Dans l’équipe de l'association, les salariés jouent aussi et se tirent discrètement la bourre. « En 3 ans, j’ai progressé, confie Clément Debosque au détour de la conversation, je suis devenu végé, j’ai refusé de prendre l’avion l’hiver dernier, je fais gaffe aux plastiques mais Chloé continue de me battre sur MPP. Elle est solide ! »
Aujourd'hui, Ma Petite planète est soutenue par l'accélérateur passerelles pour faire décoller le projet dans les écoles.
Objectif le million ?
Depuis son lancement au printemps 2020, Ma Petite Planète a réussi à faire jouer 115 000 participants dont 70 000 scolaires grâce à une déclinaison du jeu pour les enfants de la maternelle au lycée. « On a commencé avec des 5e, explique Chloé Annabi qui chapote l’activité au sein de l’association. Les défis sont adaptés aux jeunes et seuls les enseignants ont l’application. En sensibilisant les enfants, on touche aussi les parents, c’est un coup double. » Parmi les réalisations des élèves qui ont touché l’équipe, Chloé se souvient de banderoles de sensibilisation affichées aux fenêtres des écoles, d’un rap sur l’écologie ou encore de vidéos en anglais.
Récemment le jeu a été ouvert aux entreprises qui payent une licence, accèdent à un back office et un accompagnement variable selon le nombre de ligues en lice. Les organisations trouvent là un moyen intelligent d’embarquer leurs collaborateurs et de faire du team building loin des jet skis et des soirées mousse. Seb, ICF Habitat, la Vie claire, le département des Yvelines, Doctolib… l’ont déjà adopté. « Dans notre entreprise, 6772 défis ont été réalisés, se réjouit Laure Lagier, responsable RSE du groupe API. Ça a permis de resserrer les liens entre les équipes. Parmi les 372 collaborateurs qui ont joué, 90% souhaitent réitérer l’expérience .» Seront-ils là le 26 prochain ? Pour le savoir, il n’y a qu’une chose à faire : vous inscrire ! Et tout déchirer.