Parce que changer le monde implique d’avoir un cerveau bien nourri, la rédaction de makesense vous proposera régulièrement un menu pensé pour vos esprits… et vos estomacs aussi.
Oui, la musique, même instrumentale, continue de faire résonner un métissage culturel global que les actualités rament à expliquer, alors qu’il existe bel et bien. Oui, manger de la nourriture préparée par un traiteur qui emploie des cuistots réfugiés, s’intéresser à la poésie kurde ou boire du vin naturel acheté en vrac, ça nous raconte quelque chose. Parce que nous sommes sensibles aux signaux du monde, parce que nous sommes des éponges à émotions, et parce qu’on sait dans quel sens nous avons envie de faire tourner le monde. Attendez, tout ça ne serait qu’un cercle vertueux ? Damned, si j’avais su !
Du coup, c’est quoi le plan ? Tous à l’UGC, razzia dans les “Centres Culturels” de grande surface ? On ne va pas se précipiter, un bon menu, ça se prépare comme un voyage, et chacun sait que c’est plus marrant de zigzaguer sur les petites départementales pour pique-niquer dans un champ plutôt que de s’arrêter à La Mie Câline sur l’aire de Sarthe-Sargé-Le Mans (même si les vacances à la mer, on n’a rien contre). Slow life, déconnexion, discussion et frissons devront gagner la bataille de pouces face à l’engloutissement de contenu frénétique qui est le nôtre en temps normal. En tout cas, moi, j’ai pas prévu de courir ce week-end, il serait malvenu de ma part de blinder votre agenda et de vider votre porte-monnaie… A moins que ce ne soit pour la bonne cause.
À VOIR
Le plaisir féminin, on en parle ? Non mais sérieusement, je veux dire ? Scientifiquement, là-dessus, c’est la lose, dans le discours public, la parole se libère mais sans trop savoir où on va, et les médecins comme les sexologues continuent à véhiculer une parole qui lie trop souvent plaisir féminin et vie de couple. Aucune étude scientifique globale n’a encore été compilée, alors que la science a tant à faire sur le sujet ! Et c’est là qu’OMGyes entre en jeu, grâce à une collec’ de vidéos thématiques impliquant des femmes de 18 à 95 ans (parce qu’il faut arrêter de croire qu’il ne se passe rien sous la couette des plus de 60 ans), le tout basé sur des données scientifiques. Le genre d’initiatives qui travaillent pour une meilleure connaissance des corps et qu’on ne peut qu’approuver.
À DANSER
Prenez Les déglingués de Salut c’est Cool, le gang de dandys nommé La Femme, les types somme toute très courtois de Bagarre et les mystères sur pattes de La Tendre Émeute. Collez-les dans un endroit où on peut faire un peu de bruit (La Gaîté Lyrique, genre), ramenez le tout-Paris, gardez les recettes pour les reverser à plusieurs associations d’aide aux réfugié-es, lesquels sont d’ailleurs invités car c’est pour eux que vous vous battez. Ah, vous faites parties des Éveillés en fait. Enchanté.
À BOIRE
On va arrêter avec la suprématie absolue du vin français, OK ? Aux abords d’un marché “populaire mais branché” du 12ème arrondissement de Paris, le raisin fermenté coule par fûts entiers. Il n’est pas cocorico, mais il n’a pas explosé son bilan carbone avant d’avoir la chance d’atterrir dans vos veines : il est italien. C’est quand même un peu plus marrant de repartir avec une bouteille d’Arneis Scaparone naturel et bouché devant vous par les boutiquiers plutôt que d’aller chez Nicolas pour demander “vous avez quoi comme Côtes du Rhône pas trop cher”, non ?
À ÉCOUTER
Parler en 2017 d’un album sorti en 2016, honte sur nous ! Va falloir vous y habituer, on va peut-être vous balancer des podcasts de 2009 ou des rouleaux de cire de 1923 par ici tant que ça nous ouvre les voies de la perception. Là, c’est l’histoire de deux types (Yussef Dayes et Kamaal Williams) qui jouent à Herbie Hancock et à Flying Lotus pendant 10 morceaux. Pas étonnant que le fantastique Gilles Peterson, grand gourou de la rencontre interculturelle, les tienne en bonne estime. Tu aimes le jazz, le psyché-funk et la musique moyenne-orientale ? Clique. Tu n’écoutes que de la trap de Miami ? Clique aussi.
À MANGER
Pour cette semaine, on va dire “tout sauf ça”, cet agglomérat informe ayant été ramené au Sensespace cette semaine (on n’a pas encore lancé la chasse aux sorcières pour trouver le coupable). On vous épargne les raisons de ne pas avaler une telle liste d’ingrédients. Amour et eau fraîche !