Les résultats des dernières élections en France ont mis en lumière que les idées d’extrême droite remportent de plus en plus de suffrages. Une tendance de fond qui questionne et incite plus que jamais à se retrousser les manches pour agir sur tous les terrains : tant à petite échelle dans les écoles, dans la rue, avec ses proches, qu'à grande échelle à renfort de grandes campagnes de mobilisation ou auprès des médias. Si les politiques ont clairement un rôle à jouer, la société civile, les associations et leurs bénévoles peuvent également avoir une grande influence pour outiller les citoyens et citoyennes à s’engager grâce à un panel diversifié d’actions. Tour d’horizon...
La LICRA : l’historique
La LICRA, l’acronyme de Ligue Internationale Contre le Racisme et l’Antisémitisme (rien à voir avec les collants) est une association française historique fondée en 1927, soit il y a plus de 90 ans. Cette association a mené ses premières actions contre le nazisme et a depuis marqué l’histoire de la lutte anti-raciste à travers de nombreuses actions comme l’opposition en justice de mesures administratives arbitraires d'expulsion prises contre les travailleurs étrangers. Elle exerce également un travail de fond en proposant des solutions pour améliorer la législation et les politiques publiques.
Aujourd’hui, ses actions sont tournées vers la sensibilisation et l’éducation, via des campagnes pour promouvoir la tolérance, la diversité et le respect mutuel. La dernière en date ? Un film contre l’antisémétisme diffusé à heure de grande écoute juste avant l’Euro 2024.
À plus petite échelle, l’association intervient dans les écoles, les universités et les lieux publics pour éduquer les plus jeunes aux valeurs d’égalité et de solidarité. Sur le terrain, elle intervient également grâce à du conseil juridique auprès des victimes de violences racistes qui sont parfois peu informés de leurs droits. Par ailleurs, elle soutient psychologiquement les victimes et accompagne les plaintes
La LICRA effectue aussi une veille juridique à l’echelle des médias nationaux pour surveiller les discours haineux, les actes racistes et les manifestations d’antisémitisme. Elle a par exemple poursuivi Eric Zemmour ou Jean-Marie Le Pen pour leurs propos racistes.
Comment s’engager avec la Licra ?
- Adhérer et rester informé·e en recevant leur newsletter
- Faire un don, chaque contribution aidera à financer leurs actions et leurs projets.
- Devenir bénévole : La LICRA a souvent besoin de volontaires pour ses événements, campagnes et actions de terrain.
- S’informer en se tenant au courant de leur veille médiatique
SOS Racisme : la militante
Tout le monde connaît SOS Racisme à travers sa campagne télévisée : “Touche pas à mon pote” dans les années 90. Cette association créée en 1984 a également développé un large spectre d’actions pour lutter contre le racisme, l’antisémitisme et toutes les formes de discrimination.
Elle fait notamment une veille active des différents événements autour de la lutte antiraciste en France et organise des campagnes pour promouvoir la tolérance, la diversité et le respect mutuel. Elle intervient dans les écoles et les lieux publics grâce à des outils d’éducation populaire pour sensibiliser les jeunes générations. Elle propose aussi des actions de cybermilitantisme (en répondant, par exemple, aux commentaires racistes sur des articles en ligne) et d’accompagnement juridique aux victimes de racisme.
Comment s’engager avec SOS Racisme ?
- Pour devenir bénévole avec SOS racisme, il suffit de remplir ce questionnaire
- Faire un don à l’association
Singa : changer le regard sur l’immigration
Présente dans 7 pays, l'association Singa a été fondée en 2012 avec l'ambition de créer des ponts entre les personnes réfugiées et les personnes des pays d'accueil. Depuis sa création, Singa s'est engagée dans diverses actions visant à favoriser l'intégration et l'inclusion des réfugiés à travers des programmes d'entrepreneuriat, des événements culturels et sociaux, et des initiatives de cohabitation. Elle compte plus de 50 000 membres. Même si le cœur de son action n’est pas anti-raciste, elle participe à changer l’image des personnes issues de l’immigration.
Comment s’engager avec Singa ?
- Participer aux événements
- Devenir bénévole en animant, photographiant ou filmant des événements
- Offrir du mentorat à des projets porté par des réfugié·es
La Maison des Potes : agir sur le terrain
L'association La Maison des Potes est un réseau d'associations de quartier qui œuvre depuis 1989 pour lutter contre les discriminations et promouvoir la mixité sociale, l'immigration et l'emploi. La Maison des Potes propose des “espaces citoyens” pour les habitants, offrant un soutien face aux défis sociaux et des formations pour lutter contre les discriminations. Elle a développé le programme "SOS-Stages" pour aider les jeunes dans leur parcours professionnel et publie le magazine "Pote à Pote", qui donne la parole aux acteurs de quartier sur diverses thématiques sociales.
Comment s’engager avec la Maison des Potes ?
- Le programme "SOS-Stages" vient répondre à l’enjeu de pouvoir offrir des stages de qualité aux jeunes de quartiers qui n’ont pas toujours accès à un réseau
- S’abonner au magazine "Pote à Pote", qui documente et offre des opportunités d'engagement
La Fondation Lilian Thuram : sensibilisation à tous les étages
“On ne naît pas raciste, on le devient”. Voilà la phrase sur laquelle s'appuie cette fondation fondée par Lilian Thuram, joueur de foot de renommée internationale. La Fondation a développé des actions aussi diverses que l’édition de livres ou BD de sensibilisation à celle du concours “Nous Autres” pour les écoles primaires qui a pour but de faire produire une œuvre artistique qui en rapport avec la déconstruction du racisme.
Comment contribuer à la Fondation ?
- Témoigner si vous êtes victime de racisme
- Faire un don à la Fondation
Et continuer à s'informer…
Parce que lutter contre le racisme, c’est avant tout une lutte de récits et d'imaginaires qui discriminent et utilisent la peur comme levier politique, vous pouvez vous diriger vers cette liste de contenus pour mieux comprendre le racisme systémique ou encore le féminisme intersectionnel.
Et si vous vous-même êtes victime de discriminations, vous pouvez aller sur le site anti-discriminations pour signaler les faits et être ensuite accompagné et redirigé vers les bonnes ressources ou interlocuteurs et interlocutrices.
