Depuis quinze ans à emlyon business school, Bénédicte Bost a vu l’école se transformer en profondeur. Aujourd’hui directrice de l’engagement social et environnemental, membre du Comex et cheville ouvrière de la mission de l’établissement, elle incarne une conviction simple et exigeante : former des professionnels capables de transformer le monde suppose de diriger autrement et d’aligner convictions, discours et actions.
Quand elle parle de son parcours, Bénédicte Bost évoque une trajectoire « qui n’a jamais cessé de chercher le sens ». Elle est entrée à emlyon par la communication, a piloté la marque, animé la vie étudiante, avant de créer en 2020 la direction de l’engagement social et environnemental. Un tournant stratégique. « Il fallait un cap clair. Et les étudiants nous poussaient : le mouvement Pour un réveil écologique a été, entre autres, une vraie incitation à être plus volontariste en la matière.»
En 2021, sous l’impulsion de la nouvelle Directrice Générale, Isabelle Huault, emlyon devient société à mission, un choix rare dans le paysage des écoles de management. Bénédicte en assure depuis l’animation : « C’est un outil redoutablement puissant pour se donner un cap, et pour réaffirmer notre mission d’intérêt général. » Parmi les convictions de l’école gravées dans le marbre de la mission, trois figurent en haut de la liste : l’efficacité doit être liée à la responsabilité, l’économie doit produire de la justice sociale et environnementale et la transformation exige de la science, de l’audace et une capacité d’agir. Et Bénédicte d’ajouter : « l’alignement entre actes et paroles n’est plus négociable. »
Repenser 100 % des enseignements
Sur le terrain, cette vision a déclenché une véritable lame de fond. Dès 2021, l’école repense l’intégralité de ses programmes à l’aune d’un référentiel de 34 compétences RSE et des ODD “SDG Inside”. « Nous avons évalué chaque cours, un par un et revu les contenus afin que les enjeux sociaux et environnementaux irriguent l’ensemble de nos parcours. C’est un travail colossal mené par l’ensemble du corps professoral et les directions de programmes… mais indispensable. » Cette année, le référentiel va être réévalué pour rester en phase avec les enjeux.
Aujourd’hui, 10 000 étudiants en formation initiale suivent des cours à emlyon. Un cours comme Agir pour la planète est devenu obligatoire dès les premières semaines. On y parle science du climat, limites planétaires, leviers d’actions concrètes... « Ce module fait désormais partie des incontournables », se félicite Bénédicte.
Les étudiants commencent aussi leur vie à emlyon par une rentrée climat, avec fresques, journées à impact, expositions photos, conférences et ODD mis à l’honneur (cette année c’était l’ODD 3 autour des enjeux de santé). Parmi les intervenants : Alain Mérieux, Jean-Marc Jancovici, Emma Haziza et autres pointures. « Le lendemain de leur arrivée, ils sont déjà sur le terrain avec les Journées d’impact organisées avec makesense. Les jeunes apprennent à se connaître en se mettant immédiatement en action pour les autres et pour la planète, ça a beaucoup de sens. »
100 000 heures d’engagement par an
Autre pilier : l’impact social. Avec le module d’engagement responsable, chaque étudiant doit consacrer au moins 50 heures à une association. Résultat : 100 000 heures d’engagement par an réalisées auprès de 40 associations partenaires, du Foyer Notre-Dame des sans abris aux Banques alimentaires. « Les étudiants vont en Ehpad, font des maraudes… Ils ramassent des déchets, accompagnent des publics vulnérables… Ce sont des moments fondateurs. »
Une école qui veut être exemplaire
L’engagement dépasse les programmes. Côté écologie, emlyon se fixe un objectif ambitieux avec son plan climat contribuant au net zéro en 2030, en agissant sur la mobilité, l’énergie, les achats responsables et même le numérique. Les chaires de recherche travaillent aussi sur ces sujets.
Côté social, la politique de l’école est particulièrement volontariste : des bourses pouvant aller jusqu’à la gratuité pour les échelons 7, un important programme de mentorat (300 binômes cette année), et des actions d’ouverture dans les zones rurales ou prioritaires. « La diversité des publics est un enjeu majeur pour nous. »
Aussi, depuis 2020, l’école a formé 100 % de ses étudiants, ainsi que tous ses enseignants et son staff, à la lutte contre les discriminations et les violences sexistes et sexuelles. Elle renforce aussi sa politique handicap et son attention au bien-être étudiant : « La jeunesse est un public fragile. Nous devons leur offrir un environnement protecteur. »
Des étudiants plus conscients, plus exigeants
Si l’engagement n’est pas toujours le premier critère à l’entrée, il gagne du terrain. « Les étudiants nous le disent : ils veulent comprendre le monde, agir, le transformer, ils ne sont pas uniquement en quête de salaire, ils veulent avoir une contribution positive pour le monde qui les entoure ». Ainsi, à la sortie, environ 17 % des diplômés rejoignent des métiers à impact mais tous ont le bagage nécessaire pour transformer le monde socio-économique. Car, Bénédicte en est convaincue : il ne s’agit pas seulement de travailler dans une ONG, il faut faire bouger les lignes de l’intérieur. « Je crois profondément en l’engagement de la société civile et du monde économique. Et je crois en la capacité des jeunes à transformer les organisations. Il y a encore du chemin à faire, mais nous restons déterminés ».
Pour découvrir le rapport d’engagement de l’école c’est par ici.

