On ne sait pas si c’est l’œuvre des effluves alcoolisées de la veille ou la magie de Noël qui nous monte à la tête, mais tous les ans, au 1er jour de la nouvelle année, c’est la même histoire : on se met à prendre des résolutions pleines de bonnes volontés, mais bien souvent intenables (quand elles ne sont pas totalement absurdes). Et si cette année, on prenait simplement la bonne résolution de ne plus jamais en prendre ? C’est pas si bête, et on va vous expliquer pourquoi !
Les bonnes résolutions se divisent généralement en trois catégories : les choses qu’on veut faire davantage, les habitudes qu’on veut faire disparaître, et les nouvelles activités qu’on voudrait commencer. Et c’est comme ça que, sans crier gare, on renouvelle son abonnement à la salle de sport (alors qu’il nous a été aussi utile qu’une paire d’aiguilles à tricoter pour une famille d'huîtres l’an passé) ; qu’on décide pour la 12ème fois qu’on va bientôt arrêter de fumer, et qu’on réserve 10 cours d’initiation de peinture à la loupe au fin fond du 4ème arrondissement lyonnais.
Ne nous en dites pas plus, on connaît la suite : le sport ? Vous n’avez pas le temps. La clope ? Trop de stress au boulot pour arrêter maintenant. La peinture à la loupe ? Vous ne savez pas quelle mouche vous a piqué. C’est pareil pour tout le monde : on se trouve des excuses, et ces listes s’évanouissent dans les airs en quelques semaines (pour les plus tenaces). Eh bien, vous savez quoi ? C’est normal ! Bien que pleine de bonnes volontés, ces résolutions sont souvent difficiles à mettre en œuvre dans un présent déjà bien rythmé, d’autant plus quand elles impliquent aussi des changements pour votre entourage proche.
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Ciao la pression sociale
Au-delà de la difficile exécution de la plupart de ces décisions prises sur les coups de minuit, il y a une autre réalité qui ne les rend pas plus glorieuses : les bonnes résolutions répondent souvent à cette pression d’être toujours plus parfait, plus productif, plus mieux (oui, ça ne se dit pas). Sans qu’on ne s’en rende compte, les résolutions qu’on prend sont davantage dictées par des injonctions de la société, que par des envies profondes de changement.
On va enfoncer des portes ouvertes, mais : tant que ce n’est pas de vous et de vous seul que vient une volonté de nouveauté, alors ça ne marchera pas. Inutile, donc, de vous imposer un rythme de vie qui ne vous rend pas heureux, tout ça, pour le regard des autres. Changez pour vous, pas pour la tradition.
Évidemment, si vous faites partie du faible pourcentage de personnes qui prend un réel plaisir à se lever à 5h du matin pour aller faire un footing sous la pluie en plein décembre, vous êtes l’exception qui confirme la règle.
Sport, régime, beauté
La parfaite illustration de cette pression sociale, c’est l’apparition de toutes les promotions de rentrées dans les salles de sport, combinée à la multiplication des « programmes minceur d’après fêtes » sur les réseaux. Ici, on n’encourage pas le sport santé, mais bien la recherche de perfection physique, selon des critères tout à fait subjectifs. Ces périodes, sous couvert de « bonnes résolutions », sont chez certains synonymes de privation, frustration et parfois même de dysmorphophobie ou de (ré)apparition de troubles alimentaires. On a connu plus sain, pour commencer l’année. Quitte à prendre une bonne résolution, choisissons de laisser nos corps en paix. Du sport et une meilleure alimentation pour son bien-être ? Oui. Mais pour ressembler à cette personne sur la couverture de ce magazine ? Hors de question.
Ciao la pression mentale
L’autre gros problème avec les résolutions, c’est aussi leur brutalité. Il faudrait tout changer, du jour au lendemain. C’est comme pour tout : Rome ne s’est pas faite en un jour, on ne devient pas écolo en 48 heures, et on ne se transforme pas en sportif non-fumeur du jour au lendemain, quand on n’a jamais été ni l’un, ni l’autre.
Les résolutions ne laissent pas de temps au temps, alors que c’est souvent dans la durée que s’installent avec pérennité les plus grands changements. Résultat : on ne tient pas. Et c’est à ce moment-là qu’on se met à culpabiliser, se blâmant d’être incapable d’aller au bout de ses engagements.
Rendons-nous service, et arrêtons de débuter chaque année avec la culpabilité de ne pas réussir à faire comme le voisin. Laissons-nous le temps de modifier doucement les éléments de nos quotidiens qu’on veut voir changer. À notre rythme, et sans un décompte de 365 jours qui défile au-dessus de nos têtes.
Alors, on fait quoi ?
Et si, au lieu de se concentrer sur ce qu’on aimerait accomplir dans un futur proche, on jetait plutôt un œil à tout ce qu’on a accompli de bon sur l’année écoulée ? Pas de pression, pas d’injonction, pas de frustration, juste de la fierté et un peu plus d’amour pour soi. Alors, est-ce qu’on ne remplacerait pas les bonnes résolutions de début d’année, en rétrospective positive de fin d’année ? Allez, on commence : c’est quoi votre plus grande fierté 2024 ?