Quel est le comble du chic quand on habite en appartement ? Faire pousser ses légumes sur son balcon. Comment ? Enfilez vos bottes, ajustez votre chapeau de paille et suivez le guide.
Peut-on cultiver sur tous les balcons ? Pas forcément.
1/ Révisez vos classiques
Avant de commencer à rêver de votre carré potager, avant d’imaginer la salade de tomates maison cet été, vérifiez quelques détails réglementaires. Oui parce que vous soyez propriétaire ou non, la rambarde de votre balcon ou de votre fenêtre ne vous appartient pas. Côté immeuble, elle relève de la co-propriété, côté rue, de la commune. Bref, avant d’installer vos pots, potassez votre règlement de co-propriété et interrogez votre mairie pour savoir si tout ça est bien permis. Ca serait dommage de se prendre une prune pour avoir faire pousser des fraises.
2/ Empruntez une boussole
Les pros vous diront qu’il n’y a pas plus important : connaître l’orientation de ses terres pour choisir les espèces à cultiver. Si vous avez du bol, vous êtes plein Sud, à l’abri du vent. Toutes les plantes de la Méditerranée pourront pousser. À vous les tomates, aubergines, lavande et thym. A l’inverse, une exposition au Nord vous amènera à privilégier les légumes à feuilles du genre salades persil, menthe, ciboulette et cerfeuil. Si vous êtes à l’Ouest, sortez les parapluies pour abriter vos cultures des intempéries. A l’Est au contraire, votre meilleur ami s’appellera arrosoir.
Suspendre, la meilleur façon de gagner du terrain. © Bacsac
3/ L’ABC du bac
Vous avez peu de place ? Optimisez-la. Choisissez les bons contenants. Ceux qui sont jolis, pratiques, légers mais pas trop et, surtout, de la bonne taille. Si vous plantez des légumes à racines, carottes et poireaux par exemple, 30 centimètres de profondeur de terre sont nécessaires (1/3 de terreau, 1/3 de terre du jardin de mamie et 1/3 de sable). Pour les autres, 15 centimètres suffisent. Ensuite, entre la jardinière en terre cuite ou celle en résine, à vous de choisir. Et si vous êtes plutôt du genre design ou récup, voilà quelques idées piochées sur les balcons.
L’option flemmard
La plantation à même le sac de terreau. Quelques trous dans le plastique et c’est parti.
Ça c’est l’option minimaliste.
L’option mobile
Le dadagreen, une création de Paule Kingler.
L’option Yogi
Pourquoi se baisser quand on peut cultiver à hauteur d’évier. Les tables de culture se développent ici et là. Et puis si vous êtes bricolou vous trouverez plein de tutos pour les réaliser vous-même, et pourquoi pas en palettes tiens ?
Table potagère imaginée par la SCOP Saluterre.
4/ Semez militant
Puisque vous vous lancez dans un potager, profitez-en pour choisir des semences biologiques. Plus robustes, elles n’ont pas été modifiées par des traitements chimiques. Leur potentiel génétique est intact et vous trouverez une incroyable diversité. Où les acheter ? Dans les magasins Botanic, engagés dans une démarche zéro pesticides mais aussi auprès de structures engagées.
Si vous avez la main verte, tentez les semis. Sinon, préférez les plants, plus difficiles à rater.
Le Biau Germe : plus de cinquante variétés de salades, le double de fleurs, des légumes anciens et même des variétés exotiques (quinoa, gombo, bardane, tetragone…).
La ferme de Sainte-Marthe : là encore une belle collection de semences bio. Plus de 500 variétés de graines bio pour le potager. Et en prime, des conseils pour réussir ses semis.
Essem’bio : pas mal de légumes et de plantes aromatiques certifiées Demeter par Ecocert. Les bénéfices servent à financer des programmes de recherche dans le domaine de la conservation, de la sélection et de l’obtention de variétés adaptées à l’agriculture biologique.
Semaille : un réseau d’une vingtaine d’agriculteurs biodynamiques (la plupart ont la marque Demeter) fournissent à la société semences et plants.
Kokopelli : cette association défend la biodiversité sur tous les fronts et dispose de 2500 variétés de graines dont la plupart sont certifiés en agriculture biologique ou en biodynamie.
Les petits fruits poussent bien dans les pots. Et vous serez sûr qu’il n’y aura pas de pesticides.
5/ Privilégiez les valeurs sûres
Enfin, pour être fier de votre potager, oubliez les légumes laborieux qui poussent en plusieurs mois. Préférez les cultures de court terme, les radis qui se récoltent en 3 semaines, les salades à couper, les aubergines, les poivrons, les tomates, les concombres, les cornichons. Allez-y à fond avec les petits fruits, fraises, framboises, groseilles, cassis. Et puis, n’oubliez pas d’inviter les herbes aromatiques : menthe, estragon, sauge, persil, ciboulette… Elles font voyager.
Enfin, si votre balcon est trop petit, investissez la voie publique.
Article précédemment publié dans Oui ! Magazine