Vouloir bien faire, c’est déjà un pas de géant vers un mode de vie plus respectueux de l’environnement. Pour ça, on vous félicite. Malheureusement, passer en mode écolo, ce n'est pas si simple, surtout quand on tombe dans ces énormes pièges vraiment bien camouflés derrière des emballages verts ! Pour vous aider, voici quelques trucs qui ont l’air écolo, mais qui en réalité, ne le sont pas vraiment. Oupsi.
Utiliser une gourde en plastique
C’est toujours mieux qu’une bouteille en plastique et la volonté de passer à du réutilisable est déjà louable. En revanche, il ne faut pas choisir le plastique de votre gourde au hasard. Il peut être particulièrement polluant dans sa conception, s'abîmer rapidement et contenir des plastifiants dangereux qui peuvent facilement migrer dans l’eau (les bisphénols). Il ne faut pas être un grand spécialiste pour comprendre que cette composition là ne fait pas rêver !
A chaque (gros) problème, sa solution : il existe des alternatives plastiques bien plus respectueuses de la Terre et de votre organisme. C’est le cas du copolyester, notamment utilisé pour la fabrication des gourdes Gobi. C’est une matière inerte, complètement recyclable, dont la production ne nécessite pas d’extraction de minerai ou de métaux et demande peu d’énergie. Ce type de plastique ne contient pas de bisphénol et résiste dans le temps. What else ?
Si on résume, la gourde en plastique, c’est ok, mais à condition de la choisir en éco-conception ! Autrement, vous pouvez opter pour d’autres matériaux inertes comme du verre, mais la gourde sera plus lourde, ou de l’inox, qui, en plus, conservera la fraicheur de l’eau.
Utiliser des sacs en plastique biodégradable ou compostable
On pense bien faire, mais on est en réalité victime du greenwashing. Dans nos têtes, c’est un acte responsable que d’utiliser ce genre de sacs pour emballer nos clémentines. La réalité est plus nuancée : s’ils sont fabriqués à partir de matière végétale comme le maïs, ils peuvent aussi contenir des polymères issus du pétrole, comme lepolybutylène adipate téréphtalate (mot compte triple au Scrabble), et souvent, ils ne se décomposent pas totalement.
De la même manière, l’ADEME rappelle que tous les sacs biosourcés ne sont pas compostables ou biodégradables. Pas de panique, il y a des alternatives : préférez les cabas réutilisables, les sacs à vrac en toile, ou bien même l’indémontable caddie de mamie.
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Lire sur une liseuse
C’est pratique, mais pas forcément écolo ! Dans les liseuses, il y a des centaines de composants et plusieurs types matériaux, ce qui rend sa fabrication bien plus polluante que celle d’un livre. À titre de comparaison, selon cette étude, la liseuse Kindle c’est environ 170 kg de CO2 émis, contre environ 7,5 kg de CO2 pour un livre. Après, si vous êtes un énorme lecteur, ça peut le faire ! On estime qu’il faut lire 180 livres dessus pour que son impact environnemental devienne positif. Si on se base sur les 18 livres moyens lus par un Français chaque année, il faudra dix ans pour y arriver. À condition qu’elle fonctionne encore d’ici là. Si vous ne lisez pas plus que ça, préférez les livres d’occasion, plus écolos et moins chers.
Manger des aliments à base de soja
C’est la star des rayons végés depuis quelques années, et pourtant... Deux tiers des cultures de soja sont bourrés d’OGM et de pesticides. Au Brésil notamment, il est responsable de nombreuses déforestations et pollutions de fleuves et rivières. Enfin, il déstabilise l’écosystème, les pesticides éliminant les insectes et la pollution des eaux tuant les poissons. Pas ouf. Cela étant, ces données-là concernent principalement le soja importé pour nourrir le bétail et donc alimenter nos futurs steaks.
Depuis 2018, on progresse : la France a publié une Stratégie Nationale de lutte contre la Déforestation Importée (SNDI), voulant mettre fin à l’importation de produits forestiers ou agricoles non durables contribuant à la déforestation, d’ici à 2030. Le soja est sur la liste.
Alors, les galettes de soja, on fait définitivement le deuil ? Non mais on fait bien gaffe à ce qu'il soit français.
En effet, depuis 2018, une charte est mise en place pour encadrer les cultures de soja en France, faisant la promotion d’une culture non OGM, durable, made in France et tracé. Du soja responsable, ce n’est donc pas totalement impossible, et les choses ont déjà commencé à bouger !
Sinon, vous pouvez aussi opter pour des pois chiches ou autres légumineuses, également riches en protéines végétales, mais dont les cultures sont plus respectueuses de l’environnement.
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Acheter des vêtements en coton
Contrairement à ce que nous laissent croire les publicités, le coton n’est pas si écolo que ça ! Pour grandir, le cotonnier a besoin de beaucoup de chaleur, mais également d’une quantité astronomique d’eau. Ensuite, les insectes sont comme nous : ils adorent le coton pour son côté tout doux. Résultat : on bourre les cultures d’insecticides. Enfin, le cotonnier appauvrit les sols quand il est cultivé en monoculture. Ça commence à faire beaucoup de casseroles, quand même. À la place, dirigez vous davantage vers le coton biologique, le lin ou le chanvre.
Éteindre son chauffage en partant
Vous vous dites peut-être que laisser votre chauffage allumé quand vous êtes au travail, c’est une perte économique et un mauvais mouv’ écologique. Ça parait logique, mais vous avez pourtant tout faux. L’ADEME conseille de baisser votre chauffage à une température proche de celle de votre habitation. De cette manière, on évite de gros efforts énergétiques. À l’inverse, si vous laissez la température redescendre à 13 ou 14 °C, puis que vous le remettez sur 19 °c en rentrant, il va surconsommer pour essayer de combler les 5°c manquants rapidement. On le baisse de quelques degrés le matin, et c’est tout. Vous vous dites peut-être que laisser votre chauffage allumé quand vous êtes au travail, c’est une perte économique et un mauvais mouv’ écologique. Ça parait logique, mais vous avez pourtant tout faux. L’ADEME conseille de baisser votre chauffage à une température proche de celle de votre habitation. De cette manière, on évite de gros efforts énergétiques. À l’inverse, si vous laissez la température redescendre à 13 ou 14 °C, puis que vous le remettez sur 19 °c en rentrant, il va surconsommer pour essayer de combler les 5°c manquants rapidement. On le baisse de quelques degrés le matin, et c’est tout. En revanche, si vous partez plusieurs jours, il est préférable d'éteindre votre chauffage. Et comme tout ça dépend aussi de l'isolation de votre logement, de votre mode de chauffage, on vous conseille de lire cet article très bien fait d'ekwateur.
Utiliser de la vaisselle en bambou ou en carton
Une nouvelle fois, ce n’est pas de votre faute : la vaisselle en bambou ou les emballages en carton sont présentés comme écologiques. C’est juste que les publicités ne parlent pas des déforestations associées à leur production, du recyclage limité du carton ou des produits chimiques utilisés pour les traiter.
La fibre de bambou est effectivement biodégradable, mais ce n’est pas le cas du produit fini mis en vente. Ça va vous paraître fou, mais mélanger du bambou à du plastique ne rend pas le plastique plus vert.
Écoconso rappelle qu’en 2021, une partie de ces vaisselles en bambou ont même été interdites à la vente, à cause d’une migration importante de composés nocifs dans les aliments. Autant vous dire que le bazar était aussi biodégradable que la vieille prothèse de hanche de pépé André. Bonne ambiance.
Pour vos pique-niques, préférez les popotes en inox, réutilisable à l’infini et accessible à partir d’une dizaine d’euros.
Collectionner les Tote-bags en coton
Il est la star des épaules des trentenaires : le Tote-bag est partout. De toutes les couleurs. Dans les faits, ce n’est pas une mauvaise idée. Le problème, c’est qu’on les collectionne. Or, pour qu’un sac réutilisable remplisse sa fonction écolo, il faut... le réutiliser. Pas juste le stocker. Selon écoconso, pour qu’un Tote-bag ait un bon impact environnement, il faut l’utiliser une cinquantaine de fois ! Pour aller faire vos courses, le vieux sac à dos que vous laissez mourir dans une armoire serait plus judicieux. Ou le caddie de mamie. On y revient toujours à cette petite merveille.
Se tromper, c’est pas grave, surtout quand on ne sait pas. Mais maintenant, vous savez. À votre tour de faire passer le mot à vos potos ou de les renvoyer vers cet article si vous avez la flemme.
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