Partout dans le monde des jeunes se bougent pour qu’il tourne plus rond. Voici 7 d’entre eux qu’on aime, un peu, beaucoup, passionnément.
Inutile de se le cacher : les jeunes vont être ceux qui vont être le plus impactés par les bouleversements climatiques et sociaux à venir. Normal, donc, qu’ils soient sur le pont quand il s’agit de défendre leur droit de vivre dans des conditions décentes. Sur 10 000 jeunes de 16 à 25 ans interrogés dans dix pays, près de 70 % ont déclaré être « très inquiets » selon une étude the Lancet.
Pourtant, sous prétexte qu’ils seraient immatures et naïfs, ils sont aussi souvent dénigrés, comme la journaliste et essayiste Salomé Saqué le souligne dans son livre : Sois jeune et tais-toi ! : « Aujourd’hui, taper sur les jeunes à tout bout de champ est un sport national dans bon nombre de médias ». Pourtant ils ont le courage de se remonter les manches pour agir et devraient être une source d’inspiration. Ils sont activistes, lanceur.ses d’alertes, ou ont fondé des associations qui aident des milliers de gens, voici sept mini-portraits de jeunes qui montrent que la relève est assurée.
Adélaïde Charlier invitée de RTL le 8 mars 2019 - Crédit : RTL
Adélaïde Charlier en Belgique : « La meuf belge du climat »
Adélaïde Charlier est une militante belge pour le climat née en 2001 à Liège, en Belgique. Elle s'est rapidement imposée comme l'une des figures de proue du mouvement de jeunesse pour le climat en Belgique et dans le monde entier. Elle a rejoint le mouvement "Youth for Climate Belgium" en 2019, devenant l'une des organisatrices de manifestations hebdomadaires appelant à des mesures plus radicales pour lutter contre la crise climatique, certaines rassemblant plus de 35 000 personnes dans les rues de Bruxelles. La dernière mobilisation à laquelle elle a participé s’est soldée par un succès : les pays de l'Union européenne ont voté pour la loi qui encourage à restaurer au moins 20 % des écosystèmes européens d'ici à 2030 et tous les écosystèmes d'ici à 2050.
Sa citation : « C’est en répétant des messages clés et en allant chercher les citoyens par les mêmes canaux de communication que ceux utilisés par les grandes entreprises qu’on finira par imposer le climat ».
Boyan Slat : le visionnaire néerlandais qui voulait nettoyer l’océan
Boyan Slat a de quoi filer des complexes : dès l’âge de 18 ans, il a fondé The Ocean Cleanup, une organisation à but non lucratif visant à résoudre l'un des problèmes environnementaux les plus pressants de notre époque : la pollution plastique des océans. Son idée ? Utiliser des systèmes passifs de collecte, des sortes d’énormes filets à la traîne de bateau, pour piéger les déchets plastiques flottants, les regroupant ensuite pour faciliter leur élimination. Après de premiers tests peu fructueux, le Néerlandais a mis au point une péniche flottante “The Interceptor” empêchant les déchets de se déverser dans l’océan.
Sa citation (ambitieuse) : « D’ici 2050, nous aurons éliminé la pollution plastique des océans. »
Camille Etienne, activiste écologiste, sur le plateau de Quotidien - Crédit : Quotidien.
Camille Etienne : l’activiste française que les médias s’arrachent
Cette activiste s’est fait connaître pendant le confinement par son collectif “Après l’Orage”, mêlant activisme et danse. Diplômée de science-po, elle est devenue ces dernières années la porte-parole des sujets autour de la jeunesse et de l'écologie en France. Camille Etienne soutient des actions de désobéissance civile et se frotte aux grands patrons quand elle vient prôner la décroissance
Ses sujets de lutte ? Les fonds marins, le projet Eacop en Ouganda pour lequel elle a, entre autres, bloqué l’assemblée générale de Total Energies à Paris en mai 2023, et les violences commises contre les militants pour le climat. Des sujets qu’elle défend sur les plateaux de télévision avec une clarté qui en fait une invité régulière sur ces sujets.
Sa citation (à propos) : « Le climat n’est pas un combat de générations. »
Memory Banda: la malawite contre la mariage forcé
Memory Banda est née au Malawi en 1996. Forcée de se marier à l’âge de 11 ans, elle rejette cette situation et finit, avec le soutien de sa mère, par échapper à son mariage et reprendre sa scolarité. Depuis, elle milite pour le droit des femmes, notamment le droit à l'éducation des filles et la lutte contre le mariage précoce et forcé au Malawi grâce à son association "Girls Empowerment Network" (GENET). Elle est l’une des héroïnes du documentaire “Bigger Than Us” réalisé par Flore Vasseur qui retrace les parcours de trois jeunes activistes à travers le monde (pour organiser une projection du docu rendez-vous ici )
Sa citation : « Je me suis rendue compte que je pouvais dire non. Cela a permis à d’autres filles aussi d'aussi oser dire « non » ».
Féris Barkat, slameur et vulgarisateur
Co-fondateur de Banlieues Climat, ce jeune de 20 ans part d’un constat : le traitement médiatique, ainsi que le manque de représentation de jeunes de banlieues freine l’idée que l’écologie c’est pour tout le monde. L’association organise des ateliers et formations et fait un formidable travail de pédagogie et de prise de parole en public pour expliquer la légitimité des quartiers populaires à se saisir de ce sujet. En plus d’être pédagogue, il est aussi slameur et vulgarisateur de sujets écologiques et va piocher moults références à la pop culture sur TikTok !
Sa citation : « Moi je ne parle pas des ours polaires, même si c’est important. J’essaie de rendre l’écologie la plus concrète possible. »
Julie Pasquet, pour la joie militante
Julie Pasquet a co-fondé le collectif Le Bruit Qui Court qui passe par la danse pour sensibiliser et faire passer à l’action. À travers des déambulations et des performances, ce collectif utilise la “joie” militante pour faire valoir ses idées et “expérimenter une nouvelle forme de mobilisation joyeuse, créative et artistique”, notamment pour lutter contre les projets de Total en Ouganda ou la fast-fashion.
Sa citation : « Nous souhaitons redonner une place à l’art car il peut être un puissant vecteur d'engagement, et de réinvention ».
Lauren Lolo, pour l’égalité des chances
Lauren Lolo a 23 ans et est la co-fondatrice avec Brandy Boloko de l’association Cité des chances. Elle est aussi élue municipale rattachée à l’environnement et la citoyenneté à Fosses (Val d’Oise), étudiante en sciences politiques, et journaliste pour la Fondation pour la mémoire de l’esclavage. Rien que ça ! Son association a pour vocation de sensibiliser les jeunes aux enjeux politiques via la consultation citoyenne, des débats à la veille des élections même dans les cafés ou les pizzerias, et des actions dans les lycées (simulations parlementaires, rencontres avec des élus…)
Sa citation : « On ne naît pas citoyen, on le devient. »
Sources : Wikipédia, Le Monde, Challenges, Usbek & Rica