6 choses méga-intéressantes que vous ne saviez pas sur les arbres

6 choses méga-intéressantes que vous ne saviez pas sur les arbres

Quelques infos fascinantes pour remettre les points sur les ifs.
27 July 2024
par Gabriel Boccara
7 minutes de lecture

La forêt qui cache l’arbre.  À la croisée des enjeux brûlants de notre époque (captation de carbone, refuge de biodiversité, lutte contre l’érosion des sols, stockage de l’eau…), la forêt occupe de plus en plus de place dans la sphère médiatique. Une bonne chose quand on sait que les forêts françaises sont déjà en train de souffrir du dérèglement climatique. Mais à force de révolte, on oublie parfois de prendre le temps de s’émerveiller. Rien de mieux que de se pencher sur la magie et le génie des arbres pour cela. Voici donc 6 infos pour remettre les points sur les ifs.

Prix du jury du concours Arbre de l'année, le chêne de Tombeboeuf (Lot et Garonne)

1. Les arbres font la danse de la pluie

Si vous avez étudié en France, vous avez probablement appris lors des cours de SVT que l’eau s’évaporait des océans pour se condenser au-dessus des continents où elle retombe sous forme de pluie ou de neige avant de retourner à la mer en créant torrents, rivières et fleuves. Le cycle de l’eau quoi ! Et bien depuis 1995, on sait que ce n’est pas tout à fait ça : 60% des précipitations sont causées par… les végétaux !

Les champions dans ce domaine, ce sont les arbres, qui puisent de l’eau dans le sol pour l’amener au niveau de leur houppier (les feuilles) et faire de la photosynthèse. Dans ce processus, une partie de cette eau va être évacuée par les stomates de la feuille (des genres de pores) et retourner directement dans l’atmosphère, c’est ce qu’on appelle l’évapotranspiration. Vous pouvez d’ailleurs le ressentir quand vous entrez en forêt : il y fait toujours plus frais et plus humide, maintenant vous savez pourquoi…

2. Arbres et champignons, amis pour la vie

Dans le conscient collectif, les champignons ont mauvaise presse - sauvés heureusement par les morilles, les bolets et les cèpes, délicieux en sauce à la crème. Quand on parle de champignons dans un cadre forestier, on s’imagine aisément des parasites voraces, véhicules de pourriture et dangereux pour les arbres - et c’est le cas pour certaines espèces de champignons comme le pourridié (ou armillaire) qui affaiblit les racines des arbres et peut causer leur mort. Mais prenons garde aux stéréotypes, car la grande majorité des arbres ne pourraient survivre sans leurs meilleurs alliés souterrains.

En symbiose depuis plus de 350 millions d’années, les champignons et les arbres coopèrent sous nos pieds pour former des mycorhizes et cohabiter dans un échange de bons procédés : le champignon aide l’arbre à capter de l’eau grâce à son large réseau de mycélium, et l’arbre fournit du glucose au champignon pour qu’il continue de se développer. Cette alliance permet à l’arbre de capter 10 000 fois le volume d’eau qu’il capterait s’il ne comptait que sur son propre système racinaire. C’est fou, non ?

Concours Arbre de l'année 2023 - Prix coup de coeur de l'arbre vert : Fiscus, situé à Jarry en Guadeloupe - A. Brusini (Terre Sauvage)

3. Les arbres n’ont rien à envier aux phoenix

C’est toujours un peu triste de voir une souche ; on regrette naturellement l’arbre qui s’y tenait quelque temps auparavant. Enfin… il nous faut bien du bois pour construire nos charpentes, notre mobilier, notre papier, nos palettes et nos cagettes ! Mais ne désespérons pas, les arbres ont plus d’un tour dans leur sac et certains n’abandonnent pas le combat pour la vie, même quand on ne leur laisse que les racines. Coupez un charme, un hêtre, un peuplier, un chêne et revenez 5 ans plus tard, vous vous trouverez devant un arbre déjà de belle taille, avec une cependant une spécificité : il a plusieurs troncs et il pousse bien plus vite qu’avant (pratique pour le bois de chauffage).

C’est ce qu’on appelle un rejet de souche, et c’est un phénomène qui intervient pour la plupart des feuillus. Il s’explique par le système racinaire adulte, encore actif, malgré l’impossibilité de faire de la photosynthèse, et la présence de bourgeons sous l’écorce qui vont pouvoir rapidement produire des feuilles. On a également découvert que les souches étaient parfois “alimentées” par des arbres alentour, au travers de connexions racinaires entre arbres voisins. Les arbres ont beau se battre toute leur vie pour de la lumière, ils sont loin d’être rancuniers quand il s’agit de se donner un coup de pousse.

On dirait une forêt... Il s'agit en fait d'un seul et même arbre (et ses rejets)

4. Le plus grand être vivant sur terre est un arbre et il s’appelle Pando

Si vous vous promenez sous la canopée de la forêt de Pando, dans l’Utah (Etats-Unis), avec votre kit de petit chimiste, que vous vous amusez à faire des prélèvements sur les milliers d’arbres qui vous entourent et que vous emmenez vos échantillons chez votre oncle généticien, ne soyez pas surpris s’il vous demande si vous avez pris tout ça sur le même arbre, car ce sera le cas ! Certains végétaux se reproduisent par “rejet” : les racines les plus zélées font pousser de nouvelles tiges, qui vont devenir des troncs dont les racines vont à leur tour faire des rejets.

On pourrait penser à du clonage mais ce n’est pas tout à fait ça : Pando est simplement une plante qui s’est développée sur des milliers d’années et ce qui ressemble à une forêt n'est en réalité qu'un seul arbre (et plein de rejets). Ah oui, autre record, en plus d’être l'arbre le plus grand (43 hectares) et le plus lourd (6000 tonnes) des êtres vivants, c’est aussi le plus vieux avec 80 000 bougies au compteur selon les dernières études. Les rejets présentent un autre avantage pour l’arbre : en cas de perturbation (comme le réchauffement climatique par exemple), seuls les rejets les mieux adaptés vont tenir le coup et continuer de se développer, au profit de la résilience de Pando.

5. Il n’y a pas que dans le seigneur des anneaux que les arbres parlent

On vous racontait plus haut que les arbres étaient connectés par les racines, dans un échange de bons procédés, généralement pour se transmettre de l’eau, des sels minéraux ou du glucose. Mais les arbres aussi ont tendance à s'emmêler dans leurs fils et à privilégier, à certaines occasions, des modes de communication plus aériens.

Faisons un saut vers le Massaï Mara, au Kenya. Une girafe vient brouter un acacia, malgré les grosses épines présentes sur les rameaux. Le malheureux arbre va immédiatement sécréter des phéromones pour prévenir ses voisins qu’une girafe boulimique est dans le coin. Ni une ni deux, les acacias des alentours vont acidifier leurs feuilles (avec du tannin) pour qu’elles ne soient plus au goût de ladite girafe. Au total, ce sont plus de 200 000 molécules produites par les arbres pour communiquer qui ont été identifiées par la communauté scientifique depuis 1983.

Concours Arbre de l’Année 2020 Ginkgo (Ginkgo biloba) du Jardin botanique de Tours (37).

6. Feuilles qui s’agitent, endorphines qui crépitent

Attention, celui-ci est le plus technique. Retournons en cours de SVT, vous vous souvenez des ions ? Ces molécules chargées négativement et positivement parce qu’elles perdent et gagnent des électrons ? Et bien il a été prouvé que les ions négatifs sont très bénéfiques à notre santé car ils facilitent les échanges entre les cellules de notre organisme. En forêt, on compte 3000 ions négatifs par cm3 contre 20 en ville et 500 à la campagne. Ces ions sont produits par le frottement des feuilles et des aiguilles les unes contre les autres !

Mais la forêt est sur la troisième place du podium lorsqu’il s’agit d’ions négatifs, battue par le bord de mer (4000) et la montagne (10 000). Elle ne se laisse pas abattre pour autant : les arbres filtrent l’air en journée au travers de la photosynthèse, le carbone disparaît pour laisser place à de l’oxygène. Sans compter les parfums sécrétés par l’écorce comme le camphre ou l’eucalyptol qui ont des vertus relaxantes et ont un impact positif sur notre pression artérielle. Il remonte à quand ton dernier bain de forêt ?

Pour mieux comprendre les merveilleux phénomènes qui entourent l’arbre, nous avons tendance (cet article en est un bel exemple) à faire usage d’anthropomorphisme : nous utilisons des caractéristiques et des comportements propres à l’humain pour décrire ceux des animaux et des végétaux. C’est pourquoi il n’est pas rare de parler de la mémoire d’un arbre, de sa voix ou de sa personnalité.

Pourtant, l’intelligence des arbres prend une autre forme que la nôtre car elle est cellulaire. Chaque cellule, que ce soit d’une feuille, de l’écorce ou d’une racine, va s’adapter à son échelle en fonction de ce qu’elle subit. Par exemple, si un arbre se plie à cause du vent, les cellules du tronc qui subissent la pression de la courbure vont automatiquement se rigidifier pour redresser l’arbre. L’information ne va pas transiter via un système nerveux jusqu’au cerveau comme ce serait le cas chez nous, car ils n’en ont pas.

Cette “autonomie” cellulaire fait de l’arbre l’un des êtres les plus résilients qui soit. Une faculté essentielle quand on parle d’un être vivant qui ne peut se déplacer, ni pour fuir un danger, ni pour se nourrir ou s’hydrater. Il doit se débrouiller avec ce qu’il a autour de lui et avec ce qu’il est. Plus résilient, tu meurs !


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