Interpellées par le constat que seulement 30% des créateurs d’entreprises en France sont des femmes, Sonia et Victoria se sont lancé pour défi de promouvoir la place des femmes dans le monde économique. Pour cela, elles organisent the Entrepren’her Tour, accompagné par MakeSense, qui a pour vocation de sensibiliser des étudiants du monde entier à ce sujet.
À l’occasion de leur campagne de crowdfunding, l’équipe d’Entrepren’Her Tour a répondu à quelques unes de nos questions.
Meet the team!
Comment est née l’idée de ce tour?
L’idée du tour est née de l’envie de mener à bien un projet porteur de sens, de se sentir utile. En fin de cycle de master à Audencia Nantes (école de commerce), le défi était de mettre en place un projet en peu de temps autour d’une problématique dont nous nous sentions particulièrement proches : l’entrepreneuriat féminin.
Pourquoi l’entrepreneuriat ?
Nos connaissances sur le sujet étaient très limitées alors que nous étions en sortie d’école de commerce. De fait, les étudiants ne sont pas sensibilisés à l’entrepreneuriat du tout durant leur cycle scolaire. L’entrepreneuriat est un moyen d’autonomisation des femmes et la proportion de femmes entrepreneurs reste encore largement inférieure à celle des hommes (30% de femmes entrepreneurs en France par exemple).
En tant que jeunes femmes, nous désirons déconstruire les stéréotypes et donner confiance aux autres, en montrant la réussite de femmes inspirantes dans le milieu éducatif. Souvent, on pense d’abord aux difficultés pour une femme à monter sa boîte : obtenir un prêt, être prise au sérieux, gérer vie professionnelle et vie familiale … Nous croyons vraiment au pouvoir de l’éducation pour introduire l’entrepreneuriat et déconstruire les stéréotypes, faire passer le message aux jeunes filles qu’il ne faut pas restreindre leurs ambitions professionnelles.
« Si vous deviez décrire The EntreprenHer Tour en un mot, ce serait quoi ? #Audacieux selon Constance »
Que souhaitez-vous accomplir à travers ce voyage?
Le but du tour est de faire la promotion et la sensibilisation à l’entrepreneuriat féminin en Iran, Inde, Birmanie, Mexique et Cuba.
Nous interviewerons des femmes entrepreneurs : les interviews seront filmées, et la matière servira de base à des reportages photos et des articles publiés chaque mois pour chaque pays. Le tout sera ensuite condensé sous forme d’un documentaire vidéo sur notre tour du monde de l’entrepreneuriat. Nous essayons de toucher trois thèmes : l’entrepreneuriat, la parité hommes/femmes et la culture.
Nous utiliserons ces portraits de « role model » dans les structures éducatives, à la fois en France et dans les pays de notre tour, dans le cadre d’interventions. À notre retour, il est fort possible que nous organisions une grande soirée débat avec la projection de notre documentaire, pour montrer notre travail : beaucoup de personnes seront intéressées, nous en sommes certaines !
Durant ce tour, le but est d’avoir un impact à l’échelle locale en donnant une voix aux femmes entrepreneurs (ndlr: en parlant de voix de femmes, l’ONU nous propose d’entendre what they really really want dans une vidéo percutante). D’où l’importance de faire la promotion des femmes rencontrées aussi bien auprès du public français que des étudiants indiens, birmans, cubains…
Les portraits seront publiés sur notre site internet, et seront relayés par nos différents partenaires en France afin de toucher un plus large public. Dans les écoles, nous organiserons également des ateliers participatifs (brainstorming) qui inciteront les participants et les étudiants à aborder des problématiques concrètes liées à la création d’entreprise, qui complèteront le côté théorique abordé en classe. Les portraits de femmes serviront de base à nos interventions.
Itinéraire du tour
Comment se prépare un tour du monde?
Un tour du monde nécessite énormément de temps de préparation en termes de calendrier et de logistique. Il faut cependant prévoir une time line assez flexible pour faire face aux imprévus… Nous rencontrons évidemment des difficultés mais nous trouvons toujours un moyen de s’en sortir, le tout est de rester positif et optimiste, ne rien lâcher ! Il s’agit d’apprendre au jour le jour, d’approfondir nos connaissances et nos compétences. D’ailleurs, merci à Vadim et Siméon de nous avoir formées pour la vidéo et le montage !
Pour ce qui est de l’aspect financier, c’est toujours le passage délicat. Nous avons lancé une campagne de financement participatif sur la plateforme Ulule en complément de nos apports personnels et des potentielles subventions de partenaires financiers. Les rendez-vous ont lieu fin juillet, nous croisons les doigts !
Avez-vous un parcours très défini, y-aura-t-il une part d’improvisation?
Il y aura, bien sûr, une part d’improvisation. Nous avons des contacts de femmes entrepreneurs dans les 3 premiers pays : Iran, Inde et Birmanie. Nous les avons eu grâce à des contacts locaux, des associations, soit par des personnes que nous avons rencontrées en France avant notre départ. Nous pensons qu’il est important de rester flexible, de laisser place à l’improvisation qui peut mener vers de belles surprises.
Avez-vous des craintes?
Nous n’avons pas beaucoup de crainte sur notre projet, sauf peut-être la peur de ne pas mener à bien le projet dans son intégralité par manque de fonds ! Sur place, la difficulté risque de se faire au niveau du matériel vidéo, assez coûteux et plutôt fragile : il va voyager dans des conditions qui ne seront certainement pas toujours optimales, comme la chaleur iranienne et la mousson indienne…