Vous êtes une femme, on vous a sans doute déjà fait le coup : vous expliquer la vie comme si vous n’y connaissiez rien. Merci qui ? Les mansplainers. Ah bon vous n’aviez rien demandé ? Allez quelques conseils pour leur clouer le bec.
Si vous n’avez jamais entendu ce terme, mais que vous avez le malheur d’être une femme, vous l’avez probablement déjà vécu. « Mansplaining » est la contraction des mots « man » (homme) et « explaining » (expliquer). Le terme désigne la fâcheuse tendance de certains membres de la gent masculine à prendre les femmes pour des bécasses, en leur expliquant de manière condescende et/ou infantilisante des choses qu’elles savent déjà. Persuadés que leur expertise est meilleure, ils n’hésiteront d’ailleurs pas à parler par dessus elles, quitte à leur couper la parole pour leur expliquer ce qu’elles n’ont pas besoin qu’on leur explique. Mesdames, qui êtes constamment confrontées à ce genre de situation, voici un petit guide des réponses à retourner à messieurs, pour les recadrer en s’amusant. Youpi.
1. Pointez vos points communs
Monsieur votre collègue essaie de vous expliquer ce qu’est un COD, comment faire une addition ou comment dire « Bonjour » en anglais ? N’hésitez pas à lui rappeler que vous êtes également allée à l’école, puisqu’elle est gratuite et obligatoire pour tous les enfants jusqu’à 16 ans (eh oui, même pour les filles ! Dingue, non ?).
De cette manière, et en pointant des points communs aussi profonds et étonnants qu’une scolarité, vous créerez très certainement un climat de confiance et de partage avec Monsieur votre collègue. N’hésitez toutefois pas à lui rappeler qu’à l’école primaire, les enfants apprennent également que le mot « égalité » (y compris avec les femmes), fait partie de la devise française. À méditer, Monsieur le collègue.
2. Osez le sarcasme
Vous êtes tranquillement en train de taper sur les touches de votre ordinateur quand Monsieur votre collègue fait étalage de toute sa bienveillance en vous conseillant de « penser à charger votre ordinateur quand il affichera une batterie faible ». Il n’y a pas à dire, sans son intervention, vous auriez très certainement laissé votre outil de travail se décharger et s’éteindre bêtement, non ?
En ce sens, n’hésitez donc pas à remercier Monsieur votre collègue à outrance. Vous pouvez notamment lui avouer que « Sans lui, vous n’y auriez jamais pensé », lui demander « Olalalala mais quel puits de science ! Où est-ce que tu as appris tout ça ? », ou bien encore lui rappeler que avez « vraiment de la chance d’avoir des hommes comme ça à vos côtés » et qu’ils ont « tant à vous apprendre informatiquement » .
Le risque ? Que Monsieur le collègue prenne tout ça au premier degré. Oui, quand on a pas inventé l’eau chaude, difficile de comprendre que le degré ne se réfère pas qu’aux températures.
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3. L’ignorance
Il est connu que « L’ignorance est le meilleur des mépris ». Or, nous, on estime que « Parler aux imbéciles, c’est manquer de respect à son mépris ». Par respect pour notre mépris, on répondra donc à Monsieur notre collègue qui nous demande si on a besoin d’aide pour faire couler notre café, par un profond et long silence. Le silence étant « l'aboutissement suprême du langage et de la conscience. », Monsieur votre collègue ne comprendra très certainement rien à la situation. C’est pas l’idiot le plus malin de l’école des imbéciles.
4. Aidez-le à questionner son investissement auprès de tous ses collègues
Monsieur votre collègue est décidément très dévoué, rien que ce matin, il a expliqué à Pauline que la Terre tourne sur elle même, à Christine que le blanc et le noir ne sont pas vraiment des couleurs, et il vous a même conseillé d’appuyer sur le bouton de l’ascenseur pour faire venir l’ascenseur. C’est adorable, mais un point vous chagrine : pourquoi Théo, Léo et Tristan, les hommes de la boite, n'ont-ils eux-aussi pas le droit de recevoir toute cette bienveillance ? Tristoune d’imaginer ces droits bonhommes dépourvus des beaux et révélateurs conseils de Monsieur votre collègue, n’hésitez pas à inviter ce dernier à les prodiguer également à la gente masculine de l’entreprise. L’égalité, c’est ça.
5. La technique du « Pourquoi ? »
Monsieur votre collègue s’adresse à vous comme vous vous adressez à votre nièce de 4 ans. La meilleure technique pour tourner Monsieur votre collègue au ridicule est donc peut-être de répondre comme le ferait votre nièce de 4 ans, à savoir, en reprenant chacune de ces affirmations d’un « Et pourquoooooi ? ». Un exemple ? Très bien :
« Ah oui, et pourquooooi il faut charger l’ordinateur ? », « Et pourquooooi il se décharge ? », « Et pourquooooi il faut de la batterie ? » , « Et pourquoooooi tu continues à répondre aux questions d’un enfant de 4 ans ?, « Et pourquooooi tu réalises pas que je te tourne au ridicule, là ? ».
6. Prenez connaissance de leur parcours universitaire/scolaire
Monsieur votre collègue est décidément très doué pour apprendre la vie aux femmes. Intriguée par cette facilité à expliquer au sexe féminin les bases même de la vie, n’hésitez pas à vous renseigner sur la manière dont il a appris tout ça. Vous pourriez par exemple lui demander « Quelle formation as-tu suivie pour connaître autant de choses ? », « Existe-t-il une formation spéciale pour être tant pédagogue dans ta façon d’infantiliser les femmes ? » ou encore « J’aime beaucoup ta manière d’expliquer aux femmes comment elles doivent respirer. Donnes-tu des cours du soir pour transmettre ce savoir ? ».
7. Rappelez-leur que vous n’êtes pas teubé
Oui bon parce que tourner aux ridicules, en faire des caisses, rire de la situation ou jouer à plus bêtes ça va un temps, quand la situation devient trop pesante, n’hésitez juste pas à leur rappeler que naitre femme ne vous retire par une partie de matière grise. Parfois, il faut juste appeler un chat un chat, et un con un con.
Merci mais non merci messieurs, on n’a pas besoin qu’on nous explique ce que l’on sait déjà, surtout quand on ne vous a rien demandé. Bon, allez, vous avez de la chance : je ne suis pas rancunière ! Passez-moi ce bocal de cornichon que je vous aide à l’ouvrir ! Bah ouais, me remerciez pas, qu’est ce que vous feriez sans nous pour vous protéger, hein ?
