Pour aider les entrepreneur.ses à impact, makesense a inventé une formule inédite en ligne, le sprint ou comment en seulement 6 semaines, une quinzaine de participant.es individuellement et collectivement arrivent à appuyer sur la pédale accélérateur de leur projet.
J’ai eu du mal à faire entrer les gens dans des cases, raconte Anaïs. J’ai pris du plaisir à me mettre dans la peau de mon persona, poursuit Marion. Nous sommes jeudi, il est 12h30 et, comme chaque semaine, les participantes du sprint Comprendre sa cible se retrouvent en ligne. Pendant une heure, elles échangent avec les membres de leur promo et leurs coordinatrices bénévoles sur leurs devoirs en cours.
Au programme de cette deuxième semaine ? Comprendre son écosystème et sa cible, un élément incontournable à l’heure où 55% des start up échouent parce qu’elles n’ont pas su faire se rencontrer le sacro-saint trio produit – utilisateurs – marché. Pour y parvenir, toute une série de documents pédagogiques ont été transmis aux participantes pour apprendre à cartographier leur écosystème, identifier les cibles et dresser le portrait robot de l’utilisateur.rice type : le fameux persona. Si on s’adresse à tout le monde c’est qu’on ne s’adresse à personne, rappelle la présentation particulièrement bien construite.
Multiplier l’accès à la formation
Nous avons imaginé le format de sprint pour permettre à un maximum d’entrepreneur.ses de passer rapidement à l’action sur un aspect précis de leur projet, explique Talia Sarfati, chargée de mission chez makesense. Concrètement, un sprint dure 6 semaines découpées en autant de thématiques à aborder. En début de parcours, on définit sa problématique et sa mission sociale et en fin, on rencontre sa cible sur le terrain pour lui faire passer différents entretiens. Le sprint m’a appris à structurer mon idée, témoigne Valérie Brouson qui en est à sa deuxième expérience. J’ai pu prendre de la hauteur vis-à-vis de mon projet dans lequel j’ai mis beaucoup d’affect. J’ai appris à cadrer les choses, ai compris la problématique de mes futurs utilisateurs. J’ai aussi osé aller parler aux gens. Cette formation m’a permis d’être plus à l’aise, de me sentir enfin légitime. L’approche de design thinking employée m’a beaucoup parlé, raconte Juliette Babaud, elle aussi sprinteuse. C’est important de mettre l’utilisateur au centre.
“Chez makesense on nous pousse à sortir de notre zone de confort. Je suis du genre à me mettre plein de barrières et là elles sautent. C’est vraiment stimulant.”
Le fait d’avancer en groupe est un point fort du sprint. Le collectif est important, même s’il y a de la distance, il y a des liens internet qui sont puissants, témoigne Valérie. On sent un véritable esprit d’entraide. Autre atout du dispositif, l’accompagnement de la promotion par un duo de bénévoles qui ont été formées à la méthodologie makesense pendant plusieurs semaines auparavant. Je suis en reconversion pour devenir coach professionnel, explique Aurore Combe qui coordonne un sprint. La formation est assez costaud, il y a beaucoup de choses à assimiler mais j’ai bien aimé la façon dont ça s’est passé, il n’y a pas de pression, on te suit, tu es super bien accompagnée. Être bénévole est intéressant pour se former soi-même, témoigne Marie-Aline Sanchez elle aussi coordinatrice, c’est un expérience très professionnalisante à mettre en valeur sur un CV.
Première marche vers l’entrepreneuriat social
Chaque année 320 personnes se mettent dans les starting blocks du sprint. Le format est désormais rôdé, les outils créés, la mécanique est fluide. Qui y participe ? Ce sont principalement des femmes (71%) de toute la France (36 villes) qui s’inscrivent. Certaines commencent avec le premier sprint, d’autres enchaînent avec le second consacré au prototypage du projet. Je fais partie du deuxième sprint, explique Juliette. Je retrouve cette même richesse que dans le premier. J’ai accès à des outils hyper riches pour structurer mon avancée. Le fait d’être en groupe permet de s’entraider, on mutualise nos compétences, on avance vite.
Avec les sprints, on souhaite que les participant.es aient une idée plus précise de ce que signifie être entrepreneur.se que ce soit au niveau du rythme, des méthodes de travail ou du niveau d’engagement, précise Talia. Il arrive souvent que les sprinters et les sprinteuses postulent pour des programmes plus proche du demi-fond comme Test and learn de l’incubateur makesense. Lorsqu’ils sont plus avancé.es, certain.es vont même jusqu’à solliciter un investissement du fonds Seed 1 de makesense.
Je recommande le sprint à tous mes ami.es, s’enthousiasme Valérie. J’ai rencontré plein de gens, il y a une vraie proximité, c’est comme une famille. Et ce qui est fou, c’est qu’en plus c’est gratuit, conclut Juliette.