Partout en France, les jardins partagés essaiment. Tous les ans, ce sont plusieurs dizaines de nouveaux morceaux de verdure qui sortent de terre, pour rassembler de nouveaux jardiniers en herbe. Parmi toutes ces parcelles où se cultivent bien plus que de simples graines, certains ont particulièrement cueilli notre cœur. Voici notre petite liste.
Mais pour commencer... C’est quoi, un jardin partagé ?
Comme son nom l’indique si bien, un jardin partagé est un terrain cultivable (ou une friche mise à disposition), dans lequel les habitants d’une même ville se réunissent pour jardiner ensemble. Ce sont eux qui s’occupent de gérer et animer le jardin, qui se situe généralement sur une parcelle de ville, en zone urbaine ou périurbaine.
Que ces jardiniers soient tous issus du même quartier ou non, qu’ils soient d’une même ou de générations totalement opposées, qu’ils viennent seuls ou en famille, la volonté est la même : jardiner ensemble. Mettre les mains à la terre tout en cultivant l’humain, les échanges, les liens intergénérationnels et interculturels. Planter de bonnes graines, en utilisant le partage des connaissances comme principal engrais. Et enfin, récolter ce que l’on sème.
Au-delà de cette dimension sociale, les jardins partagés portent aussi un certain rôle écologique : la gestion du site se fait en évitant autant que possible les produits phytosanitaires, les pesticides, les engrais chimiques, ou le gaspillage d’eau. A l’inverse, ils sont souvent un moyen de s’initier à des méthodes de permaculture, ou l’occasion de mettre en place un compostage de proximité.
No pain, no graine.
Ces espaces permettent de reverdir (ou de préserver la verdure) dans et en bordure des villes. De cette façon, les jardins partagés participent au maintien de la biodiversité. The choux must go on.
Qu’est ce qu’on y plante ?
Bien qu’il n’y ait pas de règle gravée dans la pierre, la grande majorité des jardins collectifs sont des potagers nourriciers, à savoir : des lopins de terre sur lesquels cohabitent légumes, aromatiques, petits fruits et même, arbres fruitiers. Chacun pouvant y aller de son expérience pour partager avec les autres, il arrive aussi d’y trouver des fleurs, des ruches ou et même des poulaillers !
Notre palmarès :
Chose promise, chose due, maintenant qu’on sait ce qu’est un jardin partagé, voici nos préférés dans les plus grandes villes françaises (et leurs agglomérations).
À Paris et en région parisienne
- Les jardins du Ruisseau (18ᵉ arrondissement) : la médaille du plus fermier-ferroviaire
C’est le pionnier des jardins partagés à Paris : en 1998, les habitants, qui ne supportent plus de voir cette friche de la Porte de Clignancourt devenir une décharge à ciel ouvert, se montent en asso pour la réhabiliter. Les jardins de 1200m2 voient le jour en 2004.
Situé sur les rails de la petite ceinture, plantations, abeilles, poulets, et même vignes y cohabitent désormais. Petit point bonus : il est juste en face de la REcyclerie, dans laquelle une ferme urbaine accueillant chèvres et poules a vu le jour. Dépaysement garanti.
- Le potager des oiseaux (3e arrondissement) : la médaille du plus polyvalent
Non loin du marché des Enfants Rouges, une ancienne friche a revêtu son vert manteau en 2004. Transformé en jardin partagé par l’association des Jardiniers du 3e, cet espace se divise en 29 parcelles de terre, dont 2 réservées aux écoles et aux crèches. On trouve aussi un jardin suspendu sur le toit de la cabane à outils, un composteur, un micro-jardin japonais, et parfois même.... des expositions, des concerts ou des installations artistiques. Quand culture et cultures se rencontrent.
Vous trouverez la liste de tous les jardins partagés de la capitale juste ici.
À Bordeaux et son agglomération
- La Cuvée des Écolos, sur la plaine de Bardanac (Pessac) : la médaille du plus solidaire
Dans ce jardin collectif agroécologique géré par une association étudiante, échange, convivialité, détente et solidarité sont les maîtres-mots. En plus d’une vocation pédagogique, avec la découverte de principes de permaculture, ce lieu a également une vocation nourricière et solidaire : une partie des récoltes est destinée au dispositif d’aide alimentaire de l’association. Avoir le cœur sur la main (verte).
Il existe une centaine de jardins partagés à Bordeaux et ses alentours, pour les retrouver : vous pouvez consulter la carte interactive de la métropole.
À Lyon
- Le jardin Entre ciel et terre (2e arrondissement, côté Saône) : la médaille du plus haut-perché
Perchés sur les toits du centre d’échanges de Perrache, ces jardins sont gérés par 4 associations différentes : l’ADSEA (Association départementale du Rhône pour la Sauvegarde de l'Enfance, de l'Adolescence et de l'Adulte), Péniche Accueil, l’Institut Saint-Vincent de Paul et la MJC Confluence. Chacune dispose d’une parcelle sur laquelle elle peut mettre en place des projets éducatifs, artistiques ou pédagogiques. Ces 80 m² en pleine ville aident à la réinsertion sociale, tout en œuvrant à reverdir la ville ! Win to win.
- Le jardin des part’âges (6e arrondissement) : la médaille du plus intergénérationnel
Comme son nom l’indique si bien, ce jardin est un lieu d’échanges entre jardiniers de tout âge. Différentes associations et structures du quartier Bellecombe s’y partagent la terre, de l’école Antoine Rémond, aux maisons de retraites en passant par le centre Alzheimer. L’occasion de réunir petits et grands autour de beaux pieds de tomates, pour cultiver ensemble le partage intergénérationnel.
Pour l’Auvergne-Rhône-Alpes, c’est le site « Passe jardin » qui recense tous les jardins partagés de la région.
À Toulouse
- Le jardin des Castors de L’Hers, dans le quartier de la cité de l’Hers, la médaille du plus entomique
Non loin de la Cité de l’Espace, c’est une toute autre galaxie qui est sortie de terre il y a plus de 10 ans. Aujourd’hui, du haut de ses 6 520 m2, réunissant plus de 120 jardiniers, il est l’un des plus grands jardins partagés de l’agglomération. Vrai laboratoire urbain de la biodiversité et d’une agriculture biologique et raisonnée, les pesticides y sont formellement interdits. Résultat : la population d’insectes ne cesse d’y augmenter depuis sa création. Un des seuls endroits où chercher la petite bête en ayant le bourdon est une bonne chose. Jardiniers et scientifiques en herbe, à vos râteaux, et vos loupes.
Pour la Haute-Garonne et les départements limitrophes, les jardins partagés sont tous recensés sur le site partageons les Jardins !
À Marseille
- Le jardin partagé de la maison à vivre Les jardins d’Haïti, (12e arrondissement), la médaille du Vivre Ensemble
Un jardin unique, dans un lieu unique dont on aurait pu vous parler dans notre article sur le vivre ensemble ! Dans cette maison de retraite décloisonnée, on retrouve aussi un espace de co-working, une crèche, un restaurant, un salon de coiffure et un jardin partagé. L’objectif ? Humaniser la prise en charge des plus âgées, tout en continuant à créer du lien entre toutes les générations. Dans ce jardin collectif là, petits et grands peuvent donc mettre les mains à la terre, pour semer ensemble la graine qui fera fleurir partout ailleurs ces EPHAD de demain.
La carte interactive des jardins partagés et familiaux de Marseille, c’est par ici.
Si votre jardin n'apparaît pas dans la liste, n’en faites pas tout un foin : avec plusieurs milliers de jardins partagés en France aujourd’hui, il nous était quelque peu complexe de tous les visiter. Mais pas de crainte : il y a de la place pour tout le monde, et on sera ravi de découvrir, dans nos commentaires, les autres trésors potagers qui se cachent sur notre territoire !