5 exemples de vivre ensemble qui fonctionnent (vraiment) bien

5 exemples de vivre ensemble qui fonctionnent (vraiment) bien

Vivre ensemble, tous et toutes. Arrêter de mettre la société dans les cases mais plutôt ouvrir les portes et casser les murs pour s’enrichir les uns, les unes et les autres. Et si c’était ça la vraie vie ?
13 August 2024
par Marie Hazan
4 minutes de lecture

« Vivre ensemble », ça n’est pas seulement une manière d’apprendre à votre grand-mère que vous venez d’emménager avec votre petit copain (eh oui mamie, même sans mariage !). Le « Vivre ensemble » c’est aussi (et surtout) un terme qui désigne la possible et paisible cohabitation entre individus, peu importe la nature et la grandeur de leurs différences. Oui, il y a plein d’exemples, et ça tombe bien : on a décidé de vous présenter quelques chouettes initiatives qui le mettent à l’honneur.

Mamie à la crèche : Benjamin Button version 2.0 

Un peu partout sur le territoire s’ouvrent des « crèches intergénérationnelles », autrement dit : des crèches, directement dans des Ehpad. L’objectif est d’offrir la possibilité aux premier et troisième âges de partager des activités quotidiennes. Pour les plus jeunes, c’est stimulant. Pour les bien moins jeunes, ça permet de rompre l’isolement, et donc : d’améliorer la sociabilité et la santé mentale. Une stimulation émotionnelle, motrice et psychique des deux côtés qui favorise le vivre-ensemble et l’ouverture à l’autre. What else ? Dans cette catégorie, on aime beaucoup Tom et Josette, le premier réseau de micro-crèches intergénérationnelles et les Jardins d’Haïti à Marseille qui donnent envie d’avoir 96 ans tout de suite.

Dans le même esprit, on peut également citer l’association Habitat et Humanisme qui propose des logements intergénérationnels. Ce sont des immeubles de quartier avec des espaces communs, dans lesquels évoluent ensemble jeunes, familles et personnes âgées. On ne laisse pas Mamie (ou bébé) dans un coin, ok ? 

Prends pas ma place, mais vis avec mon handicap 

Juste avant, on parlait d’habitat permettant la cohabitation de toutes les générations. Simon de Cyrène, elle, est une association qui rend possible la cohabitation entre personnes valides et personnes en situation de handicap. Généralement, il s’agit d’individus qui se sont retrouvés en situation de handicap suite à un accident de la route, de sport, ou vasculaire cérébral. L’objectif de ces maisons est d’aider ces personnes à redonner un sens à leur vie quand tout se retrouve bousculé, en trouvant dans l’échange et la relation avec l’autre, de nouveaux horizons. Histoire de pouvoir « vivre chez soi sans être seul », chacun dispose de son studio au sein de grands appartements/maisons partagés. Vivre ensemble, mais en respectant l’intimité des autres. 

Du côté de Thomery (région parisienne), La maison des cultures est en train de développer une initiative similaire, en travaillant sur le « projet Prieuré ». Il s’adresse, ici, à de jeunes adultes en situation de handicap cognitif, psychique ou moteur. L’objectif est de créer un quartier entier, mélangeant personnes autonomes et moins autonomes, dans lequel le jardin(age) sera le centre, le lieu de rencontre, d’activité et de développement. 

Pour le moment, seule « La poussinière », domicile partagé pour personnes âgées, a ouvert ses portes, une dizaine de personnes atteintes de troubles cognitifs (comme Alzheimer) y sont accompagnées.

L’association Lazare propose des colocations solidaires entre sans-abris et jeunes actifs permettant aux personnes vivant à la rue de se loger et de retrouver un réseau. Ce qui se passe au sein de ces maisons est magique !

Des logements étudiants au cœur des quartiers populaires 

L’AFEV est une association étudiante qui, par définition, amène sa pierre à l’édifice du vivre ensemble. Initialement, elle permet à des étudiants bénévoles d’accompagner scolairement, pendant une année, un jeune issu des quartiers populaires et en difficulté à l’école. Au-delà de ces actions, l’asso a également développé « KAPS » (Kolocations à Projets Solidaires). Ce programme permet à des jeunes de moins de 30 ans de rejoindre des colocs à bas coût dans des quartiers populaires. En échange, ils s’engagent à y mener des projets collectifs pour favoriser les rencontres entre habitants, et faire vivre le lieu. En gros, une partie du loyer se paie en s’impliquant quotidiennement dans la création de liens sociaux et de luttes contre les inégalités. Par ici la caution ! 

L’association la Cloche fait tomber les barrières entre personnes avec et sans abri en organisant plein d’actions collectives. Vous rejoignez une chorale près de chez vous ?

My ruche is your ruche 

Cette fois, cap sur Athènes, en Grèce, entre les murs de l’association « Mélissa Network ». Ceux qui n’ont pas pris option grec au collège ne le savaient probablement pas, mais dans la langue hellénique « Mélissa » veut dire « abeille ». Un nom qui n’a pas été choisi au hasard : le lieu accueille des femmes migrantes venues du monde entier. Elles sont des intégrateurs grâce à leurs enfants et des multiplicateurs de savoir faire et être. 

À l’image des apidés, elles évoluent ensemble dans la même « ruche », elles travaillent, échangent, avancent ensemble, avec leurs histoires singulières. L’objectif : les aider à sortir de la double marginalisation à laquelle elles sont confrontées (être une femme, et être migrante) grâce à la force solidaire et communautaire de ce lieu du vivre-ensemble. « Les abeilles ouvrières sont toujours féminines, donc cest pour nous une métaphore de lautonomisation productive des femmes et de leur capacité à polliniser les expériences positives », expliquait la co-fondatrice du lieu. Au total, ce sont plus de 150 femmes qui fréquentent la ruche chaque jour, pouvant participer à une vingtaine d’ateliers. On est ruches que de ses amis, c’est dit. 

Alors, on vit ensemble ?