Nadia, redonner de la place avec classe aux personnes exilées

Nadia, redonner de la place avec classe aux personnes exilées

Hier enseignante en Syrie, Nadia a trouvé en France un terrain où reconstruire sa vie… mais pas sans obstacles. Elle accompagne aujourd’hui les jeunes nouvellement arrivés.
19 November 2025
par Antoine Delaunay Belleville
2 minutes de lecture

Hier enseignante en Syrie, Nadia a trouvé en France un terrain où reconstruire sa vie… mais pas sans obstacles. De déclassement professionnel en projet entrepreneurial, elle accompagne aujourd’hui les jeunes nouvellement arrivés, soutenue par SINGA Nantes, qui crée des liens et des opportunités pour les personnes exilées

Nadia vient de Syrie. Elle est réfugiée politique. Elle a exercé comme enseignante de Français langue étrangère avant d’arriver en France il y a dix ans avec son mari et son enfant. Comme beaucoup de personnes exilées, elle cherche à reconstruire leur vie, à mettre à profit ses compétences, ses expériences professionnelles et la richesse de son parcours pour contribuer pleinement à la société d’accueil.

À son arrivée, Nadia se heurte pourtant à un déclassement professionnel, une réalité que vivent de nombreux réfugiés qualifiés qui, malgré des diplômes solides et de nombreuses candidatures, n’obtiennent pas de réponses. “En arrivant en France, même avec des diplômes, je me suis retrouvée sans entretien, malgré des dizaines de candidatures. L’entrepreneuriat s’est alors imposé comme un véritable projet de vie, un chemin où l’on avance avec détermination, sans laisser de place à l’idée d’échec.”

Forte de ce constat et guidée par la volonté de transformer cette difficulté en opportunité, Nadia crée l’association AREA afin d’identifier et de répondre aux besoins des élèves nouvellement arrivés en France. Son objectif ? Proposer des solutions innovantes pour accompagner ces jeunes et leurs parents dans leur intégration scolaire et sociale, et leur permettre de trouver leur place dans la société et d’y contribuer activement.

Cette démarche fait écho à celle portée par l’association Singa et ses antennes locales, dont celle de Nantes. Engagée dans l’accompagnement des nouveaux arrivants, l’association encourage l’entrepreneuriat comme levier d’inclusion et d’autonomisation. À Nantes, ce travail a déjà permis la création de 76 entreprises, illustrant le potentiel et la créativité des personnes exilées lorsqu’elles ont accès à un soutien adapté.

L’engagement de SINGA Nantes, créer du lien

Au- delà de l’accompagnement à l’entrepreneuriat, Singa joue un rôle clé dans la promotion du vivre ensemble en créant des ponts entre les populations locales et les personnes nouvellement arrivées. L’initiative est salutaire lorsque l’on sait que, selon le Haut Commissariat aux Réfugiés, seule une personne exilée sur 6 connaît après son arrivée une personne locale, ce qui est un véritable frein à l’intégration. Depuis sa création, l’association nantaise a permis de changer le regard sur les migrations et de créer plus de 3200 liens entre les nouveaux arrivants et les locaux via des activités conviviales.

Pour Nadia, cette main tendue n’est pas rien. C’est même un peu tout. “Cet accompagnement m’a permis de reprendre confiance en moi, d’être entourée et conseillée, et de transformer mon projet en une initiative porteuse d’impact qui est devenue une véritable histoire de réussite.”

Comment soutenir ces initiatives durant ces périodes électorales ?

Le financement des associations, particulièrement celles qui œuvrent pour l’intégration et l’inclusion, est plus que jamais menacé. L’association de Nadia, qui œuvre pour une école inclusive en accompagnant les élèves allophones et leurs parents, a vu ses subventions publiques diminuer de manière conséquente et arbitraire ces derniers mois. Cette baisse significative met aujourd’hui en danger la pérennité du projet et les actions menées auprès des familles. En mars prochain, on vous encourage à bien regarder dans les programmes municipaux ceux qui proposent des actes concrets pour devenir des villes et territoires accueillants (voir le site de l’ANVITA).

SINGA a besoin de vous ! 

En 12 ans, Singa a accompagné près de 20 000 talents, en créant plus de 1400 entreprises et associations, dont la moitié ont créé de l’emploi dans les six premiers mois. Mais aujourd'hui, ces actions sont menacées.  Pour soutenir cette cause, Singa lance sa première campagne de crowdfunding. Vous pouvez faire un don par ici

Vous pouvez aussi vous investir auprès de l’association en sensibilisant au sujet de l’accueil des exilés, en accompagnant des entrepreneurs sociaux ou en créant du lien social. Pour tout cela, Singa vous propose des missions bien ficelées.

Enfin, les équipes Singa peuvent être les cibles d’attaques racistes, fruits de l’ignorance ou de stratégies de harcèlement digital. Des programmes comme Magma ou Next Level existent pour nous aider à progresser sur ces enjeux et des formations comme celles de ADVENS permet de se former aux enjeux de sécurité numérique.

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