On a une bonne nouvelle. Il y a mille trucs que tu peux faire démesurément qui ne font ni fondre la banquise, ni creuser le fossé des inégalités. Mieux encore, ils font un bien fou ! Allez, zou, c’est parti pour une abondance d’idées à consommer sans aucune modération.
1 - Faire des jeux de mots
Tu veux savoir si tu pèses vraiment dans le game des jeux de mots ? Si tu fais partie des dignes héritiers et héritières de Raymond Devos ? Alors, écoute bien. Si lorsque tu fais un jeu de mot, tes potes ne te répondent plus, s’ils ne prennent même plus la peine de dire “c’est nul”, alors oui, tu fais partie des meilleurs. Oui, cela signifie que tu as fait et que tu fais beaucoup, beaucoup trop de jeux de mots. Tu veux un conseil ? Continue de laisser voler tes idées avec ton cerveau lent. Voir le numéro 17.
2 - Embrasser
Sous un ciel étoilé, au bord d’un lac, devant un film de Cédric Klapisch, en haut du Mont Blanc ou sur un péage (arrête de rire c’est là que moi j’ai vécu mon premier baiser)… Voilà bien une chose à faire sans aucune modération. Et avec qui ? Les occasions sont partout : avec ton amour d’enfance, si tu es célib, alors tes colocs, si tu vis seul alors tes parents le dimanche, s’ils sont loin alors tes collègues, si ça te met mal à l’aise, alors le chauffeur de bus, s’il te met une amende alors … embrasse-toi l’épaule droite. Ça fait beaucoup de bien aussi, tu verras.
3 - Porter les sacs de Rosie, ta voisine
Malgré les apparences, aider Rosie Martinez, ta voisine du 6ème à monter ses courses 2 fois par semaine n’a rien à voir avec de l’altruisme. Plus tu pratiques cette activité, plus les bénéfices s’accumulent : musculairement tu deviendras solide, socialement, ta réputation dans l’immeuble deviendra flamboyante, gustativement, il y a des chances pour que Rosie t’offre une part de cheesecake de temps à autre… Bref, fonce camarade, des sacs de surgelés t’attendent.
4 - Faire la révolution
Là, tu peux y aller, matin, midi et soir si ça te chante. Et si tu as besoin de te donner de la consistance, tu peux emprunter les mots de JF Kennedy : “La grande révolution dans l'histoire de l'homme [et de la femme mon John, attention], passée, présente et future, est la révolution de ceux qui sont résolus à être libres.” En gros : aspirons à une liberté obèse et surconsommons nos rêves.
5 - Éteindre des appareils électroniques
Là, je sens un problème de logique qui risque de te déranger. Si on éteint 34 fois son smartphone, c’est aussi qu’on l’a allumé 34 fois… Seule solution : une fois que tu as éteint l’ensemble de tes drogues digitales, tu sonnes chez les voisins et tu éteins tout chez eux aussi. Si tu arrives à faire tout le quartier avant la fin du mois je t’offre des jeux de mot gratuits.
6 - Écrire tes rêves en te levant le matin
L’une des activités la plus simple et en même temps la plus fascinante de la vie. Si tu dis “je ne me rappelle pas de mes rêves” regarde-moi dans les yeux. En te couchant, pose un carnet sur ta table de chevet et dis-toi “demain je me rappelle de mes rêves”. Le lendemain, pile au réveil, tu écris ce qui te reste, même si c’est ridicule : “melon”. Le lendemain, même chose, il y aura deux mots. Je te parie qu’en une semaine tu rêves comme Martin Luther King. Si tu n’as pas de quoi te payer un accompagnement psy, écrire ses rêves c’est un moyen ultra efficace et simple de se sonder intérieurement, de comprendre des choses sur soi, nos émotions. Bonne nuit à toi.
7 - Regarder des fourmis bosser
Elles sont fascinantes ces demoiselles. Trouve une petite colonie en plein boulot, choisis-en une, fixe-la en particulier et suis-la. Tu verras, ça fait un bien de dingue de voir quelqu’un s’agiter à côté de soi sans qu’elle te dise “tu pourrais m’aider quand même”.
8 - Dire “c’est super la sobriété”
Imaginons : tu es à un dîner à Amiens chez Jessy et sa copine, tu ne les connais pas très bien. Soit tu tentes le jeu de mot “je pense donc jessy” mais c’est assez risqué (s’ils n’ont pas suffisamment d’esprit pour comprendre ton génie je veux dire), soit tu dis tout haut et en boucle “c’est super la sobriété”. Et tu verras ça détendra l’atmosphère. La sobriété, sans sobriété en somme. Enfin, en Somme ou ailleurs.
9 - Te regarder dans une glace
Fais-le aussi longtemps que tu veux. Mais attention, c’est rapidement extrêmement étrange comme expérience. À un certain moment, tu deviens presque étranger à toi-même. Tu fais face à une personne, bizarre… et qui est toi. Une fois que tu as fait ça, dis-toi, une fois par jour “je suis quelqu’un de bien”. Et finis par te croire, vraiment. L’amour de soi ne doit pas avoir de sobriété. Sauf pour toi, Donald.
10 - Te pincer les lobes d’oreille
Ça ne sert vraiment à rien mais sache que tu peux faire ça sans limite et que c’est rapide. Et si tu t’appelles Sébastien, tu iras sûrement encore plus vite.
11 - Écouter ton grand-père parler
Petit chocolat chaud, couinement du fauteuil dès qu’il se redresse, silence quand il cherche ses idées… Voilà la définition la plus précise que l’on ait à ce jour du mot : PRÉSENT. Et là, c’est pas Netflix vois-tu, tu ne t’abimes pas les yeux, tu ne fais pas tourner de data centers ailleurs. La casa de Papy.
12 - Insulter des arbres
Ouais, c’est scandaleux d’écrire ça. Mais attends je t’explique. ATTENDS avant de t’énerver. Aller en forêt et gueuler, insulter ce monde absurde, insulter les JO d’hiver en Arabie Saoudite, insulter la guerre en Ukraine, insulter la fonte du pergélisol, … C’est vital aujourd’hui. Il nous faut des exutoires “sains”. Et je suis sûr que si tu essaies ce plan, tu vas devenir accro. Au lieu de lâcher notre amertume et notre rancœur sur notre coloc ou notre amoureux, faisons-le sur les arbres qui eux ont la sagesse de le prendre avec… de la hauteur. Et n’hésite pas, une fois que tu as bien vidé ton sac, à leur dire merci, quand même. J’en chêne si tu veux bien.
13 - Humer les odeurs d’une boulangerie
T’es fatigué, t’en as marre de ces journées ratées, tu déambules et là, flash : un croissant aux amandes. Il est venu te chercher depuis le trottoir d’en face le sagouin. Respire à plein poumons et contemple le boulanger qui s’active, tel un chef d’orchestre, baguettes en main.
14 - Acheter sur Amazon
C’est un piège, pour voir si tu suis. Allez, fais de gros Bezos à tes parents.
15 - Taquiner Patrick Pouyanné
Patrick, il adooooore que des petits jeunes excités soient dans ses pattes à sautiller en disant “quand c’est que tu arrêtes de faire des bêtises tonton Pat ?”. Concentre-toi sur un projet précis, lâche-toi, et une fois qu’il aura arrêté, tu passes à un autre. Comme on dit : quand y en a plus, y en a EACOP.
16 - Lire les notices d’utilisation
Par respect pour le stagiaire qui s’est troué les fesses à l’écrire, c’est bien de prendre le temps de lire quelques notices d’utilisation que personne ne lit jamais d’ordinaire et je peux te garantir que tu peux y passer beaucoup de temps si naît en toi une boulimie sur ce sujet.
17 - Faire du comique de répétition
J’explique ou tu as compris le principe ? Un comique de répétition est forcément non-sobre, sinon ça ne marche pas. Si cette blague sur Poutou n’a pas marché, ne désespère pas. Et répète-la inlassablement. Et un jour tu verras la lumière. Regarde Macron avec le climat. Quand il disait “c’est super l’écologie” au départ on ne riait pas. Maintenant, après 5 ans de répétition, on se marre bien.
18 - Écouter un piano dans une gare
La chose la plus poétique du monde, à égalité avec un massage devant un soleil couchant. Une gare, lieu de tous les possibles, de la course, de l’attente, des départs et des arrivées, des larmes de déchirements et de retrouvailles, du pique-nique froid et des croissants chauds tôt le matin. Tout ça avec un piano qui joue en fond, c’est que du bonheur. Rêve général chez les cheminots.
19 - Tomber amoureux
De tout. Dès qu’on peut “tomber” en amour, comme ça, sans l’avoir prévu, alors la vie change. De ce passant dans la rue, de la femme de ta vie, d’un slogan tagué sur une poubelle, de cet oiseau qui se bat contre une brindille trop lourde pour lui, de cet enfant qui te fixe sans aucune gêne, de ce politicien qui te ment sans… Oui enfin après je te laisse trier.
20 - Partager cet article
Dès que ton pote Noël te dira sur le groupe whatsapp de tes potes de collège : "sobriété heureuse, ouais mon c**”. Réponds-lui : “T’as raison mon vieux, finie la sobriété” et transfère-lui l’article. Joyeux Noël.